30 septembre 2008

Innocence

Me croyant innocent et dans le blanc-sein(g) d’une nouvelle virginité en plein lac salé, j’avais oublié cette chose pleine de grumeaux, la revoilà toujours aussi glaireuse et addictive, une replète salissure d’ambre posée sur du blanc immaculé

28 septembre 2008

Filaments

Comme je suis sûrement plus petit que mes sentiments, comme je n’arrive pas à les contenir alors ils sortent irrémédiablement et dérivent hors de moi-même comme des filaments revêches et incontrôlés.

27 septembre 2008

Motus

Je n’irais pas jusqu’à dire que ne rien dire c’est tout dire mais il y’a de ça.

25 septembre 2008

Tilleuls

L’été finit sous les tilleuls de Kléber Headens : Bouvard, Pecuchet, l’admirable cruche Emma en équilibre aléatoire sur le buffet des hussards. Jolie petit livre, petit charme. Je me demande si c’est un compliment.

20 septembre 2008

Horlogerie

Que le temps implique la succession, je n'en disconviens pas. Mais que la succession se présente d'abord à notre conscience comme la distinction d'un « avant » et d'un « après » juxtaposés, c'est ce que je ne saurais accorder.

19 septembre 2008

Mordoré

Intermezzo du terrible Jean Giraudoux : Vieillot, désuet et mordoré, sent l’aveline et l’humus, mais (car il y a un mais ! )... délicieux et craquant, sous les yeux, dans les oreilles et sur l’estomac…

Ajoutons, pour le factuel, que cette pièce, genre d’espèce de proto-Beckett limousin avons l’heure légale, avait été crée en 1933 à la Comédie des Champs-élysées ; ajoutons également, et pour faire bonne mesure, qu’elle était portée par une distribution éclatante : La délicieuse Valentine Tessier, l’encore mouflette Odette Joyeux, l’immense vocaliste en chef Louis Jouvet, le fantomatique Pierre Renoir et le toujours fiévreux et noyé dans le sublime Robert Le Vigan, en somme que du bon !

La musique est de Francis Poulenc, ce qui ne gâche en rien la lecture.

17 septembre 2008

Frémissement

Mon amie Nane de Paul-Jean Toulet : Charmant bien que d’Action française ; pour tout dire doux comme une joue lilas de collégienne tendre et frémissante (voir pire).

16 septembre 2008

Inspiration

Le froid nous guette et le souffle n’est pas là. Même s’il y a du positif à vouloir vivre dans le vide d’une inspiration en berne il est parfois fatal de taire ce que l’on n’a pas à dire. Alors oublions ce positif là et ânonnons des paroles sans idées ; trop heureux qu’elles ne signifient rien.

14 septembre 2008

Edvige

Posons deux minutes notre filet à papillons et songeurs imaginons la fiche de Gabriel Nabokov.
Ajoutons qu'avant la victoire sur le plat d’un Orwell chargé au sulfate de nitrate Edwige était Belmore.

13 septembre 2008

Lapin

J’irai au ” Lapin agile ” me ressouvenir de ma jeunesse perdue. Et boire des petits verres. Puis je rentrerai seul.

12 septembre 2008

Endive

Tel le mouflet moyen devant les endives au ris de veau je n’ai pas pu le finir le disque que j’écoutais mollement.

Je ne parlerais pas ici des incessantes admonestations de la cantinière cégétiste, c’est un bien trop cruel souvenir

9 septembre 2008

Oscar

Daniel Day machin, déjà deux oscars… ses deux bras sectionnés (le rôle coco, le rôle ), il en aura un troisième, qu’il ne pourra plus soulever. Yves Afonso est mieux.

8 septembre 2008

Rigolade

Chacun devrait connaître l’ordonnance de janvier 1847, la fameuse ordonnance Dunoyer et Segonzac par laquelle il est rappelé aux condamnés à mort qu’une exécution est un événement sérieux et qu’il est strictement interdit de rire ou de plaisanter sur l’estrade afin de provoquer gaieté et rigolade dans le public.

7 septembre 2008

Strabisme

Le problème avec Sartre, c’est qu’il regarde souvent Anchorage quand c’est Vladivostok qui brûle.

6 septembre 2008

Narcissique

En revoyant le Black Narcissus des fameux duettistes Powell et Pressburger j’hésite entre sublime et sublime, voir entre forcement sublime et forcement sublime. Tout en voyant les trous (du récit) le précipice mais surtout la « matière sensible ».

4 septembre 2008

Canotage

Je pense avoir passé plus de temps à recoller les pages de mon volume de Trois hommes dans un bateau - une vieille « bibliothèque verte » défraîchie – qu’à le lire. Tout cela n’a que très peu d’importance et le double avantage de faire le bonheur des sociétés 3 M et Exacto. Ajoutons qu’entre deux bricolages, quidam bricoleur et accessoirement lecteur, j’ai éprouvé la félicité du petit télégraphiste et de la raccommodeuse réunis autour de 200 pages noisette, avec dans le fond sur l’horizon, un soupçon de charme bruni en bord de Tamise ; une armée mexicaine réquisitionnée pour planter un clou, du non-sens et des digressions mousseuses autour des sports à rames. Bref que du bon, voir pire de l’Anglais !

3 septembre 2008

Chuintement

J’ai entendu beugler Sardou et je me suis souvenu de Lola, du type en costume blanc et d’Anouk ; de la fragilité butée d’Anouk et du passage Pommeray ; d’André Breton et donc, forcement, de l’umour de Vaché, de la femme découpée en morceaux, d’Ophüls père et de Danielle Darrieux…