28 mai 2009

Politicien

Kleber Haedens, Adios : Hardi hussard !

Beau « roman de formation ». Enfance étouffée par des parents plus guidés qu’une armée de cintres dépressifs. Découverte de la lecture, naissance de la sexualité (oui c’est un corps et il frémit !), jolies filles de chez Proust, de chez Bataille… Rugby (pas assez), tauromachie (bof), quiétude bourgeoise, mort qui rode et fin mélancolante (c’est un dernier roman). On oubliera la récente micro-polémique autour de Kléber Haedens car même si aveugle et honteusement détaché sous l’Allemand il n’y avait pas grand chose chez lui pour nous inciter à le fouetter plus que d’autres… avec Bébert, dans les caves de Sigmaringen.

Ps : Kléber Haedens n’est qu’un petit-maître élu de l’heureux petit nombre, vouloir lui offrir en hommage, lycée ou boulevard, me semble une sournoise manipulation de la droite UMP littéraire (Comme si ces gens là lisaient quoique ce soit).

25 mai 2009

Fantomal

Pour les plus craintifs et couards d’entre vous il faut savoir que les fantômes ne sont jamais belliqueux, qu’ils n’ont aucune volonté personnelle de vouloir nuire à quiconque et que de toutes les façons il suffit de pointer dans leur direction un objet métallique, un coupe ongle par exemple, pour qu’effrayés ils disparaissent aussitôt.

L’ex couard et intrépide tout nouveau chasseur de spectres pourra donc lire sereinement l’annuaire des fantômes anglais publié par la Scientific and Fantastic Society de Bristol, ce bottin, qui est aussi une mine, recense près de deux mille fantômes avec le caractère de chacun, ses manies et ses heures et lieux d’apparition préférés.

Spectral

Le grand médium Ecossais Daniel Dunglas Home n’avait lui pas besoin d’un quelconque bottin pour partir à la chasse, il faisait apparaître fantômes, spectres et autres esprits quand il le voulait et où il le voulait, avec et sans lumière. Des mains venaient vous frôler le visage, une musique inconnue s’élevait de nulle part et le frisson était là. Les diverses prouesses à base d’ectoplasmes furtifs de Daniel Dunglas Home furent vérifiées et tamponnées par l’université de Harvard et elles éveillèrent l’intérêt de William Crookes, l’homme qui en isolant le thallium fut à l’origine de la physique nucléaire. William Crookes outre la physique et la chimie était un éminent paranormaliste devant l’éternel et il n’en était pas à son premier coup d’éprouvette venu, par exemple on le voyait souvent tourner autour de Florence Cook le plus charmant médium sur le marché. Enfin tourner, pas comme un spectre furtif, je me comprends… tout entier.

24 mai 2009

Bucolique

Sur l’herbe détrempée j’ai dessiné un profond soupir et me suis dissout dans la rosée.

Une chimie, douce, limpide noyant ma chair jusqu'ici d'homme de cette étrange nouvelle chair végétale.

23 mai 2009

Noctambule

La nuit entière. Décolore et avale ses étoiles mates.

18 mai 2009

Enigmatique

Chose énigmatique, comment conjurer nos instincts ?

17 mai 2009

Capri (c’est fini)

Outre l’île de D.H Lawrence, de Rilke, du maréchal Rommel, de Lord Alfred Douglas (le fiancée du pirate Oscar Wilde) , de Malaparte, de Gorki et de toute une cargaison d’écrivains tordus et plus heureusement invertis les uns que les autres, Capri fut aussi l’île de l’industrie en villégiature ! Ainsi Fritz Krupp, le « roi du canon », y construisit lui-même une garçonnière en bord de falaise. C’est là qu’il se suicida en 1902 lorsqu’un journal malveillant, et socialiste de surcroît, révéla son homosexualité plus que tangible. Notre royal artilleur avait pris la charmante habitude de fréquenter les grottes de l’île accompagné par quelques vigoureux garçons du cru avec lesquels il s’adonnait à de très peu chrétiennes « bacchanales sexuelles ». Malheureusement comme il n‘y a pas que le vent et la mer pour faire taire les voix s’échappant des cavernes, un écho grandissant fut le tombeau de notre capitaine d’industrie qui ne méritait pas une telle vengeance des Dieux.
Histoire de laisser les canons canonner en paix on étouffa le scandale en maquillant le suicide en crise cardiaque.

Capri fut également l’île de du Baron Jacques d'Adelswärd-Fersen. Comme tout écrivain (et même l’industrie) Il y fit aussi construire une villa bien à lui: la villa Lysis. Notre Fersen était le descendant du « beau Fersen » l’amant de Marie Antoinette. Poète chantre du rose et opiomane réputé il avait grandi dans le Paris de 1890, le Paris des décadents , et semblait avoir Robert de Montesquiou pour modèle. Après trois quatre scandales dont je vous épargnerai les détails notre baron s’était réfugié dans sa villa capriote en compagnie de quelques Apollons ; certains en bronze, d’autres plus palpables et vibrionnant. Un soir d’orage il semblait se prélasser, vêtu d’une robe de soie rose, sur les coussins roses de sa fumerie d’opium souterraine, lorsque l’un de ses vibrionnant Apollon le retrouva à demi inconscient : « Combien de grammes ? » hurla l'Appolon ! « Cinq », chuchota Fersen, et puis il mourût.

« Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Et je veux, rituellement, faire les révérences
Aux esprits des vieux fumeurs...
Conduisez donc mon pauvre cœur
A travers les splendides palais funéraires ;
Là je vivrai. Là je prierai ;
Gardé par les taciturnes colosses de pierre »


Nb : La fille de Krupp se prénommait Bertha, c'est elle qui a donné son nom au fameux canon allemand de la non moins fameuse « Grande Guerre. »

Ps : Bien avant Fritz Krupp notre Marquis De Sade à nous avait déjà pratiqué les grottes de Capri, mais c’était avec des filles.

10 mai 2009

Interlude

Juste ci-dessus, très haut, une flèche, une flèche qui rallonge, glissades, tombera, tomber, là... si... si de si...... crac! Le coup! De cette intoxication verbale hache une faune de tentation.

6 mai 2009

Hiboux

Il faut savoir qu’Alfred Jarry habitait avec ses hiboux apprivoisés, au 78, boulevard de Port-Royal, surnommé par lui-même le « Calvaire du trucidé » il en fut expulsé, en août 1897.

1 mai 2009

Célibat

J’épouserais, par amertume, l’une de ces jeunes filles niaises et laides qui attendent le malheur sur une chaise de bal.