28 décembre 2009

Précis

j'échange mon poster de Geraldine Danon (nue) contre une carte postale d'Elisabeth Bourgine (avec les cheveux courts).

27 décembre 2009

Historien

Le sinistre M Hitler en plus de la saloperie et de cette mèche problématique, se levait tard, procrastinait sans cesse et était incapable de fournir le moindre travail. Un paresseux, un incapable, un nazi bohème ! Si on ajoute au feignant l’abruti qui ne comprenait rien à Nietzsche et à l'abruti le tordu qui se lavait les mains plus de trente fois par jour le portrait de ce M Hitler n'est guère réjouissant !

P.-S. Himmler élevait des volailles bavaroises, Goebbels avait le teint bistre et un pied bot. Goering ressemblait à un cochon antipathique (que les cochons antipathiques m'excusent). Ah oui sinon, lire Ian Kershaw...

22 décembre 2009

Sage

Le quidam basique ayant si peu effleuré sa propre intériorité il n’aura jamais l'idée de retourner en lui-même.
Fatale erreur !
Le quidam basique (et rétif à l'introspection) devrait savoir qu’entre un extérieur et un intérieur si distants l’un de l’autre il s'ouvre inévitablement un trou béant dans lequel il aura peu de peine à forcément trébucher (même à jeun ).

21 décembre 2009

Vide

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18 décembre 2009

Chafouin

Avec les GPS, la musique progressive et le nazisme, la téléphonie mobile est l'une des choses que j'exècre le plus au monde. Imaginez Jean Moulin tenant un téléphone portable dans une main et son fameux chapeau dans l’autre ! Imaginez Barberousse ou Gilles De Rais tapotant sur un GPS ! Argh! Cette manie de tout vouloir localiser !

15 décembre 2009

Courtois

« Il avait dû saluer les demoiselles Skinner et il avait eu chaque fois l'impression que la terre s’ouvrait sous ses pas au moment où il soulevait son chapeau. »

(Samuel Butler, Ainsi va tout chair)

14 décembre 2009

Durable



De plusieurs façons « la photographie » contient du temps.

11 décembre 2009

Equitable

Dino Buzzati, Un amour... Je ne sais pas si c’est la « suspicion kafkaïenne » qui est rattrapée par la collection harlequin ou l’inverse, mais toujours est-il qu’il y a de cela. Pour le reste, j’ai commencé la lecture de ce livre la semaine dernière en y trouvant quelque chose (suspicion kafkaïenne disais-je) puis par manque de temps (abolition du travail aliéné !) je l’ai oublié sans l’oublier sous mon canapé écru. Cet après-midi - après une matinée passée dans un marché de Noël équitable où, à l’entrée on m’a offert une datte palestinienne - (j’ai traîné le noyau de cette datte dans ma poche droite pendant toute mon alter visite, il y avait de la sangria équitable sans alcool à la sortie) j’ai ressaisi le livre de Buzzati et, bizarrement, il n’y a plus rien dedans, plus de « suspicion kafkaïenne », mais beaucoup de collection harlequin... Un petit machin sur les « démons de midi » d'un quinquagénaire appâté par une poulette manipulatrice aux petits seins. Bref pas grand chose et une constatation : il ne faut jamais oublier un livre en chemin, c’est lui qui, par vengeance, vous pousse dans le fossé de l’ennui.

8 décembre 2009

Virginale

8 decembre, « fête locale ». J’ai déjà fermé mes volets, il y avait trois loupiotes dans ma rue. Je vais sacrifier une andouillette pour l’occasion. Ensuite, alcoolisé, j’irai nu dans les rues. Sans drapeau, ni oriflammes, à la chasse aux païens à flambeaux.

7 décembre 2009

Blême


« Il savait que les pleurs viennent d’un mouvement particulier des petites glandes qui sont sous les paupières, et qui sont agitées par une procession d’atomes sortie du cœur, lorsque le cœur lui-même a été frappé par la succession d’images colorées qui se détachent de la surface du corps d’une femme aimée. Il savait que l’amour n’est causé que par le gonflement des atomes qui désirent se joindre à d’autres atomes. Il savait que la tristesse causée par la mort n’est que la pire des illusions terrestres, puisque la morte avait cessé d’être malheureuse et de souffrir, tandis que celui qui la pleurait s’affligeait de ses propres maux et songeait ténébreusement à sa propre mort. Il savait qu’il ne reste de nous aucun double simulacre pour verser des larmes sur son propre cadavre étendu à ses pieds. Mais, connaissant exactement la tristesse et l’amour et la mort, et que ce sont de vaines images lorsqu’on les contemple de l’espace calme où il faut s’enfermer, il continua de pleurer, et de désirer l’amour, et de craindre la mort. »

(Marcel Schwob, Lucrèce, Poète)

Je crois me souvenir que Deleuze dans ses conversations avec Claire Parnet (abécédaire) affirmait détester l’érudition paonnante, l’érudition n’étant qu’un outil au service d’une pensée et rien de plus, Deleuze dézinguait Umberto Eco par exemple … Voilà tout ça pour dire que Schwob lui était un grand érudit , qu’il faisait très bien la roue même par temps sec et que merde quoi toutes ces choses savantes étalées n’étaient qu’au service de la magie du texte , qu’un facteur déclenchant, mais primordial !
Schwob érudit surdoué adolescent pratique le sanscrit, l’argot du moyen âge et couramment un troupeau de langues mortes ou vivantes, le tout avec cette tête blême presque bizarre qui le voit échouer de hautes études (normal bidule) pour finir journaliste ! Il sera chroniqueur et critique littéraire avec tout ce qu’il sait le bougre, c’est bien vain ! Schwob sera par exemple dans ses petites activités rémunératrices le grand défenseur de Stevenson … son écrivain, son frère d’armes anglo machin avec qui il aura tellement de point commun (à l’époque et dans leurs postérités respectives) … Donc Schwob fait le zigoto dans les journaux et trainouille dans le monde littéraire ; on le voit chez les Goncourts , Gide lui tourne autour (et lui volera beaucoup) , il fait la nouba blême avec Jean Lorrain et un Anglais bizarre aussi … Oscar Wilde … Pourtant un peu à côté de l’accessoire Schwob poursuit un chemin plus adhérent avec lui-même … Il publie un recueil d’articles « Spicilège » où il parle de François Villon , de la coquille et en règle générale des criminels blêmes, eux aussi … Il parle également et toujours beaucoup de Stevenson … La discrète machine littéraire est en route… Suivront deux trois choses avant les « Vies Imaginaires » qui devrait m’occuper (je m’égare c’est une manie) notamment un voyage dans les mers du Sud dans les traces de Stevenson (c’est une manie) et un mariage avec l’actrice Marguerite Moreno de chez Guitry ; vous voyez « Le Roman d’un Tricheur » la comtesse évaporée ? C’est elle.
Bon, Dieu me tamponne, recadrons les débats ! « Les Vies imaginaires » ! Que fait Schwob de son érudition ? Et bien on dira qu’il brode … et merveilleusement ! Il est évident que même si c’est un socle cette érudition n’est qu’un prétexte, un piège où il s’immobilise avec grâce pour mieux broder ... Chacun sait qu’en sortant un peu du canevas on invente, Schwob invente donc sans bouger au milieu d’un piège !
Voilà donc qu’à partir de savoirs acquis (les grecs, Defoe et de sombres Anglo-saxons…) notre ami monte une sauce où l’imaginaire est l’ingrédient décisif, contournant le vrai pour trouver la vérité de ses sujets. Empédocle, Pocahontas, Paolo Uccello et une cohorte d’imaginés merveilleux… écumeurs de routes, bandits, assassins, jeunes filles enlaidies et gentilshommes de fortune... Toutes ces vies rassemblées et évoquées dans de minces notices biographiques au style sec et coupant d’un classicisme avéré et sybarite au milieu des follets abscons symbolistes de l’époque ! Sobriété presque clinique au service de toutes ces vies évoquées. Vies pleines de stupeur et de cruauté morbide, d’horreur confirmée et d’où se dégage un charme obscur. On notera une fascination pour les corps, pour les corps vivants ou … morts … pendus et déjà noirs au bout d’une corde ! Une fascination pour les étoffes qui entourent les corps chauds ou froids… Garni de choses finalement assez bizarres le père Schwob. On notera également une prédilection bienveillante pour les exclus et les errants, pour cette sourde famille en dehors de la société où les individus ne valent que part aux mêmes en dehors de toute organisation sociale et de toute préoccupation matérielle ; anarchisme ontologique de Marcel Schwob ! Il finira mort assez jeune en « aventurier passif » et sa descendance littéraire ne finira plus d’enfler de Borges à Pierre Michon (en passant par l’azimuté Artaud et son Uccello à lui.) Constatation : le flow deleuzien parfois fourche et Schwob n’est pas Umberto Eco, assurément et bienheureusement.

6 décembre 2009

Lucide

« Et tout à coup ce filet d’eau sur un volcan, la chute mince et ralentie de l’esprit. »

(Antonin Artaud, le Pèse-nerfs)