26 octobre 2017

Décevant

« Au bout d’un certain temps, presque tous ceux qui m’ont trouvé quelque mérite ont fini par se détourner de moi. J’ai perdu tous mes "admirateurs", si tant est que j’en aie jamais eu un seul. J’inspire de la déception. » (Cioran, Cahiers).

23 octobre 2017

Intrépide

Une mouche tourne ostensiblement dans mon petit intérieur, c'est bien pénible, il faudrait que je la fasse fuir en effectuant de grands gestes de sémaphores. Voilà une perceptive un peu périlleuse, mais il faut de temps à autre savoir être intrépide, c'est l'un des sels de l'existence.

22 octobre 2017

Dominical

L'amateur averti doit savoir que les « vitrines lubriques » du port de Hambourg sont fermées le dimanche.

20 octobre 2017

Crayeux

Exister, Jean Follain (poésie Gallimard). Dans une belle préface qu'il faudrait encadrer, Henri Thomas pointe comment chez Follain la « poésie » est toujours éloignée d'une quelconque formule abstraite qui séparerait âme et corps tout en perdant les mots, leur pure valeur d’allusion leur légèreté et leur inflexion unique. Pas de métaphores, rien de « poétique », non plutôt l'expression d'une forme d'imagination et de sensibilité très personnelle, rigoriste et simple à la fois, une formule de simplicité ?

L'écolier qui balayait la classe
à tour de rôle était choisi
alors il restait seul dans la crayeuse poussière
près d'une carte du monde
que la nuit refroidissait
quelquefois il s'arrêtait, s'asseyait
posant son coude sur la table aux entailles
inscrit dans l’ordre universel.


12 octobre 2017

Pluvieux

« Il y a des heures, il y a des jours, il y a peut-être un âge, où les gouttes de pluie glissant sur les vitres, et leur petit bruit, sont plus intéressants pour l'homme couché que les lignes du livre gisant là. Elles le mènent plus loin – il ne sait où – elles l'arrêtent, il ne sait, et voudrait vainement savoir – en quel domaine universel. » (Henri Thomas, La joie de cette vie).

10 octobre 2017

Fixé

La photographie argentique oui, du fixateur, du révélateur… Un soupçon de révélateur sur la main et c'était une brûlure… et une cicatrice plus tard… nous étions fixés. Cette belle chimie un poil risquée épinglait joliment la vie et seules les photographies collées les unes aux autres – le trop fameux cinématographe - avaient quelque chose d'un peu saumâtre, car on y voyait le temps passer – et donc la mort travailler - plus que de raison.

8 octobre 2017

Olfactif

La littérature est tout autant une histoire de nez que de cogito. Mauriac sent la résine, la table de nuit mal aérée et les vieux papiers de notaires, Giraudoux sent l'aveline et l'humus, Vialatte sent l'encaustique et la mercerie auvergnate brumeuse, Walser sent le flocon de neige et la plume d’oreiller....

7 octobre 2017

Bibliophile

Liste non exhaustive des objets divers et variés cachés entre les pages du second tome des Chroniques de la Montagne se trouvant être en ma possession :

 Une étiquette de bière autrichienne, une étiquette de bière irlandaise, une étiquette de bière mormone (sans alcool), une étiquette de bière corse, l'adresse d'un ami suisse rencontré au bord du Grand Canyon, un ticket de loterie - perdant – acheté dans un casino borgne de Las Vegas, deux billets d'entrée pour le Monte Palace de Funchal, un ticket pour le téléphérique qui grimpe au même Monte Palace, un billet pour le Parc national des lacs de Plitvice (Croatie), un billet d'entrée pour les remparts de la vieille ville de Dubrovnik, un ticket pour les Heritage Islands (Irlande), un billet d'entrée pour les monuments de la Piazza dei Miracoli de Pise, un ticket pour un musée archéologique grec indéterminé (Cyclades, Crète ? Je ne sais plus), un ticket de métro pragois, un prospectus pour une exposition Keith Haring à Vienne (du 28 mai au 19 septembre 2010), des tickets de bus bulgares, polonais, lituaniens et hongrois, une carte d'embarquement pour un vol Lyon-Saint Exupery- Rome Fiumicino (siège 05F).