15 novembre 2010

Manouche

« Leurs connaissances géographiques étaient singulières. Ils ignoraient absolument la situation d’une cité, le non du cours d’eau qui la traversait, à quelle industrie elle devait sa prospérité, quels grands hommes avaient vu le jour dans ses murs, quelle fameuse bataille s’y était déroulée, mais ils se souvenaient de certains détails : le goût de l’air, la couleur de l’eau et de la lumière, la forme curieuse d’une montagne qui la dominait, les deux vents constants balayant ses rues et ses places, la physionomie de ses habitants qui ressemblaient à des aigles, à des moutons, à des chats, et souvent ils apprenaient ainsi beaucoup plus sur une ville, en dix jours, que ses citadins n’en avaient appris en dix générations. »

(Albert Vidalie, La bonne ferte)

1 commentaire:

Murielle Joudet a dit…

arrêtez tout de suite, vous donnez de bonnes excuses à mon ignorance.