7 septembre 2011

Intranquille

« Considérant que chaque événement de ma vie était un contact permanent avec l’horreur du Nouveau, que chaque personne nouvelle que j’approchais était un nouveau et vivant fragment de l’inconnu, que je plaçais sur ma table pour une méditation quotidienne, remplie d’épouvante – j’ai décidé de m’abstenir de tout, de ne viser à rien, de réduire l’action au minimum, de me dérober enfin le plus possible, pour n’être retrouvé ni par les hommes, ni par les évènements, de raffiner sur l’abstinence et de pousser cette abdication à la dernière extrémité. Tant le seul fait de vivre me terrifie et me torture. »

(Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquilité)

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