17 mai 2009

Capri (c’est fini)

Outre l’île de D.H Lawrence, de Rilke, du maréchal Rommel, de Lord Alfred Douglas (le fiancée du pirate Oscar Wilde) , de Malaparte, de Gorki et de toute une cargaison d’écrivains tordus et plus heureusement invertis les uns que les autres, Capri fut aussi l’île de l’industrie en villégiature ! Ainsi Fritz Krupp, le « roi du canon », y construisit lui-même une garçonnière en bord de falaise. C’est là qu’il se suicida en 1902 lorsqu’un journal malveillant, et socialiste de surcroît, révéla son homosexualité plus que tangible. Notre royal artilleur avait pris la charmante habitude de fréquenter les grottes de l’île accompagné par quelques vigoureux garçons du cru avec lesquels il s’adonnait à de très peu chrétiennes « bacchanales sexuelles ». Malheureusement comme il n‘y a pas que le vent et la mer pour faire taire les voix s’échappant des cavernes, un écho grandissant fut le tombeau de notre capitaine d’industrie qui ne méritait pas une telle vengeance des Dieux.
Histoire de laisser les canons canonner en paix on étouffa le scandale en maquillant le suicide en crise cardiaque.

Capri fut également l’île de du Baron Jacques d'Adelswärd-Fersen. Comme tout écrivain (et même l’industrie) Il y fit aussi construire une villa bien à lui: la villa Lysis. Notre Fersen était le descendant du « beau Fersen » l’amant de Marie Antoinette. Poète chantre du rose et opiomane réputé il avait grandi dans le Paris de 1890, le Paris des décadents , et semblait avoir Robert de Montesquiou pour modèle. Après trois quatre scandales dont je vous épargnerai les détails notre baron s’était réfugié dans sa villa capriote en compagnie de quelques Apollons ; certains en bronze, d’autres plus palpables et vibrionnant. Un soir d’orage il semblait se prélasser, vêtu d’une robe de soie rose, sur les coussins roses de sa fumerie d’opium souterraine, lorsque l’un de ses vibrionnant Apollon le retrouva à demi inconscient : « Combien de grammes ? » hurla l'Appolon ! « Cinq », chuchota Fersen, et puis il mourût.

« Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Et je veux, rituellement, faire les révérences
Aux esprits des vieux fumeurs...
Conduisez donc mon pauvre cœur
A travers les splendides palais funéraires ;
Là je vivrai. Là je prierai ;
Gardé par les taciturnes colosses de pierre »


Nb : La fille de Krupp se prénommait Bertha, c'est elle qui a donné son nom au fameux canon allemand de la non moins fameuse « Grande Guerre. »

Ps : Bien avant Fritz Krupp notre Marquis De Sade à nous avait déjà pratiqué les grottes de Capri, mais c’était avec des filles.

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