29 septembre 2009

Houellebecquien

Solo de Michka Assayas. Pas mal, mais pas transcendant... On trébuche souvent sur le romanesque (les clés du roman à clé) l'arrière-goût houellebecquien et le coaching corrélatif de chez Grasset (photo espiègle et bandeau ad hoc). Néanmoins, entre deux trébuchements inopportuns, reste quand même du bien : les « thèses » de Guy Debord défendues par un François Nourissier encore un peu gamin, cette ironie grise, cette malice poisseuse....

N. B. Michka s’invente (se libère, on trébuche moins ) sur la fin où on sent qu’il pourrait éventuellement devenir un « vrai » écrivain (Il faudrait qu’il « tombe » malade).

27 septembre 2009

Architectural

Dans son De architectura, Vitruve (1er siècle av.J.-C.) a établi certains canons que chaque architecte, travaillant dans le religieux, doit encore respecter au risque de s'envoler sur un boulet tel le fameux baron teuton. Au nombre de ces canons il y a celui qui affirme, et prouve, qu'un édifice ne peut être ordonné sans proportions ni rapports et que pour ce faire il doit montrer la plus grande analogie possible avec un corps bien formé. On constate que selon les données de la nature, le visage correspond au dixième de la taille de l'homme (excepté les mentons proéminents) . Il existe aussi des mesures relatives au tronc, aux bras et aux jambes. De là découle l'idée, assez finaude finalement, d'appliquer cette règle aux édifices sacrés dont les éléments doivent être en proportion avec leur taille générale. Ainsi en scrutant attentivement la moindre cathédrale qui passe le quidam curieux constate que les proportions du saint bâtiment reposent invariablement sur l'emploi de ce système relatif au corps humain. La cathédrale entière est répartie autour du corps : jambes dans la nef, tronc dans la croisée du transept et tête dans le chœur. Ce symbolisme pythagoricien est imparable ! Seul hic, il faut savoir choisir ses modèles, imaginons une basilique élevée sur un patron-base Bogdanoff , il y aurait du sybarite dans l'air !

P.-S. Que Dieu nous préserve de Ludivine Sagnier et de son tronc !

23 septembre 2009

Giscardien

C’était bien avant son pilier fatal et les apéros chez Monsieur Paul… Nous nous étions croisés sur un escalator des magasins C&A, elle montait, splendide et clandestine, je descendais, plein de phéromones... Un simple regard partagé avait suffi pour que notre coup de foudre soit mutuel et quasi instantané (mon magnétisme, son nez ?) Comme aimantés nous nous étions ensuite retrouvés au rayon lingerie puis assez vite à l’intérieur d’une cabine d’essayage où bientôt je la besognais tout en lui susurrant des choses indignes...

20 septembre 2009

Dominical

Si « l'intérêt » est de comprendre la nature divine alors la nature divine n’est plus qu’une étincelle discrète entre les piliers et le bénitier.

Amen.

19 septembre 2009

Mystique

Quel est l’exercice d’un être bien détaché ? C’est l’inverse du devenir.

(Henri Suso, 1296-1366)

16 septembre 2009

Pleutre

Que serait la littérature sans ses malades et ses oisifs ? Rien ! Il n’y a de bons écrivains que couché !

P.-S. Ne me parlez surtout pas de ces journalistes, professeurs et autres ingénieurs agronomes qui encombrent le secteur.

14 septembre 2009

Ouistiti

« Circulaire chez les rongeurs, transversale, exemple unique, chez la hyène, cette bête hétéroclite, la vulve est longitudinale dans tous les autres mammifères. Complètement imperforé chez la taupe, le vagin est plus ou moins fermé par une membrane, que déchire le pénis aux premières approches, chez la femme, plusieurs quadrumanes, quelques petits singes, le ouistiti, quelques carnassiers, la hyène, le phoque à ventre blanc, le daman (ongulés); elle est remplacée, chez le chien, le chat, les ruminants, par un étranglement annulaire entre le vagin et le vestibule. L'hymen n'est donc nullement particulier aux vierges humaines, et il n'y a nulle gloire à un privilège que l'on partage avec les ouistitis ! »

(Remy de Gourmont, Physique de l'amour)

9 septembre 2009

Déplumé

Tenant mes promesses voilà donc une recette contre les ravages de l’alopécie :

Mélanger de l’ail, de la poudre à canon et de la tuile de couvreur réduite en poudre avec de l'eau jusqu'à obtention d'une pâte homogène. Raser la tête et appliquer la pâte. Recouvrir la pâte de bouse de vache.
Broyer des bousiers dans de l’alcool et appliquer sur les parties chauves.
Deux jaunes d'œuf additionnés de feuilles de figuiers séchées et réduites en poudre. On fait une application quotidienne de cette pâte, qui illico stoppe la chute des cheveux.

NB : D’après un article de A. Raymond Mills, Bulletin of the History of Medicine, Johns Hopkins Institute.

8 septembre 2009

H1N1

Déracinez votre nez, extirpez vos poumons, faites bouillir le tout avec du genièvre et trois clous de girofles, cela devrait aller nettement mieux après.
Il y bien un remède plus doux, un remède grec, il suffit de frotter votre corps avec de la laine brute imbibée de paprika et de mastika. Les ingrédients sont plus difficiles à trouver, mais cette méthode a l’immense avantage de vous laisser en vie et plein d’initiative face à une existence qui s’annonce encore bien longue.
Pour ce qui est de la conjonctivite, je vous conseillerai de vous laver l'œil avec de la sève de vigne, voir faute de mieux avec de l’urine d’homme ou de vache. Cependant, il faut savoir que dans certains cas il y a d'infimes risques , un ophtalmologue de droite (et de mes amis) a constaté (penaud) l’apparition d’une double conjonctivite à gonocoque chez l’un des patients à qui il avait prescrit ce traitement radicalement naturel. Pour l'anecdote, le patient a perdu la vue ce qui est presque dommage s’agissant d’un peintre.

Demain nous aborderons le traitement de la calvitie.

6 septembre 2009

Humide

L’humeur était si nympholepte que l'on pouvait d’ici sentir l'odeur de la savonnette et du cachot réunis.

1 septembre 2009

Chauve

L’alopécie et la surcharge pondérale sont signe de sagesse. Au Vietnam les autochtones tapotent tout en rigolant le bedon des touristes égarés.

31 août 2009

Pneumologue

Ne pas hésiter à déboutonner un hypothétique symposium sur les grands classiques du sanatorium. Outre La Montagne Magique et ses trépassés qui dévalent là, raides, tels une assemblée de bobsleighs peu profilés, ne pas oublier le Siloé de Paul Gadenne, livre jumeau de prime abord, mais où Mann vise haut, métaphorique global à bouts philosophiques, Gadenne est plus au raz de l'intime… moins en altitude, mais plus touchant… Je ne parlerais pas ici des très mal pensants, Schultz et Bernhard, ce dernier écrivant époumoné jusqu’à la dernière expectoration.

28 août 2009

Elapidé

Le naja hindou, à coup dilaté, prend son bol de lait, sans crème. Pour le reste, c’est un animal très sobre. Un lapin toutes les six semaines, pas plus.

26 août 2009

Nabokovien

« Il y a une espèce de papillon, les palingenia, dont on n'a jamais vu la femelle. C'est qu'elle est fécondée avant même d'avoir pu se débarrasser de son corset de nymphe, et qu'elle meurt, les yeux encore fermés, mère à la fois et poupon en maillot. »

(Remy de Gourmont, Physique de l'amour)

25 août 2009

Dandy

Les Polynésiens, avant le christianisme, avaient l'heureuse habitude, quand ils restaient debout, de tenir à pleines mains leur scrotum, la verge pendante entre deux doigts, dans une attitude de dandy sauvage. C'était le bon temps.

24 août 2009

Anthropomorphique

La réserve de la vierge devant le quadragénaire érotomane est d'une pudeur bien modérée si on la compare à la fuite éperdue de la jeune taupe devant la vieille taupe en rut.

23 août 2009

Pompidolien

La Crève de Nourissier François. Terriblement barbu, terriblement de l'Académie Goncourt, terriblement peu à la page. Malgré tout et sous l'engourdissement, derrière l’anxiolytique pompidolien, quelque chose qui accroche en bien. Ne me demandez pas quoi ?

10 août 2009

Nyctalope

Je suis de la même inconsistance, que votre vue volatile, terriblement intense. Bien qu'elle me couvre de volonté ajourée.

6 août 2009

Ombrageux

Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd'hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d'ombre! Nous serons satisfaits de jouissances comme jamais, car notre esprit a souffert privation. (Novalis)

2 août 2009

Voyageur

A Galway (Connacht) les trognes sont rougeaudes devant les pubs, les averses grises et le morale humide dans les chaussettes. Un peu plus au sud, les falaises de Moher sont bien hautes. A leurs sommets les bons samaritains ont planté des panneaux bleus avec une numéro de téléphone inscrit dessus ; le suicidé potentiel peut donc se rassurer avant un éventuel saut fatal. Juste à côté une stèle se souvient de tous les sauteurs abîmés… Il faut donc en conclure que les panneaux compatissants ne sont pas très efficace devant la détresse et le précipice réunis.

PS : Ah oui sinon ! Question Irlande, il faut lire Nicolas Bouvier et les îles D’Aran.