8 février 2008

Païens à flambeaux

Un jour, un entriste lambertise de la plus solide texture, attisa ma lanterne d’une lumière plus que sombre. Le négatif de mon entriste, un site internet à goût identitaire, me proposait dans ses liens comme un « bon blog culturel » ! Pour ces païens à flambeaux j'étais un « bon blog culturel » ! Moi qui n’étais et ne suis que neurasthénie en mouvement, moi qui n'étais et ne suis, lié à rien, si ce n’est au vide que je crée encore et toujours autour de mon désengagement viscéral. Moi qui détesterais toujours, les longs manteaux bruns, le lettrage gothique, les fougères…. tout comme la compassion envers les pauvres hères en déroute et les pancartes agitées par de petites mains revendicatives. Voilà que j’étais rattrapé par mon manque d’engagement, j'étais un « bon blog culturel » c’était bien fait pour moi. Il faut bien dire qu'un cyclothymique cynique se prend toujours la porte qu’il n’a pas toqué en pleine figure, c’est ainsi, et il n’y a rien à faire de plus que de constater…sournoisement.

Tout cela, en fait, était pour le moins intrigant ! Légèrement perturbant (Mon Dieu étais-je un identitaire s’ignorant ?) D’un autre coté chez les païens à flambeaux (le païen à flambeaux est souvent ridicule, sous la pluie, au petit matin après un sacrifice.) qui m’adoubaient, il y avait un lien sur une chose de Baudrillard, alors que Baudrillard, paix à son âme, n’a jamais été autre chose qu’un idolâtre à candélabres inversés… Je serais plutôt pour ma part sur le même chandelier, un identitaire qui n’a de similitude qu’avec lui-même, l’identité me paraissant une chose terriblement sotte en dehors des quincailleries auvergnates brumeuses (je suis une sorte de quincaillerie auvergnate brumeuse.) Si je devais reconnaître quelque chose de moi-même ce serait chez Franz Kafka, Robert Walser ou Fernando Pessoa étranges disparus aux identités pas très définies… et en tous les cas des types flottants autour de quoi ? on cherche encore….

Donc rassurez vous je n’ai rien à voir ni à entendre de ces fétichistes se flagellants avec leurs supposées racines. Je préfère les frondaisons (Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être sont des racines, buvant les cieux...) Peut-être aussi que ces quidams à lumignons là n’avaient, et n'ont, me concernant, que mauvais goût… et en tout…

PS : Le lien est toujours là, je suis si peu velléitaire, ils m’aiment, qu’ils m’aiment, je ne les aime pas.

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