29 février 2008

Dérailleur

Bons baisers... à lundi, Audiard père, navet cotonneux du genou, marron et seventies, des bons mots, des acteurs en pignon libre, Carmet, Mario David, Pacome, Bouquet, Guiomar… Principalement Bernard Blier en moumoute et costume coruscant, les autres sont bons, lui est génial, beau comme un dérailleur Simplex à parallélogramme articulé. Loin du sinistre shimano , très loin... avec les mots qui bondissent de lui comme la chaîne bien graissée ferait bondir la roue à sa juste mesure… si elle bondissait au lieu de tourner, évidemment.


c'est automatique

28 février 2008

Grande tristesse de l’ensemble

« Depuis quand à Paris, les arbres s'abattent-ils sur des poètes en promenade et leur fracassent le crâne ? »
Klaus Mann

Les racines ? Non-merci je préfère les branches ! Oui Rilke, les anges, la cime des arbres. Ce faîte là, les branches, les frondaisons, ces racines buvant le ciel. Il n’y a pas d’autres racines possibles. Pas les tristes tubercules de Maurice Barrès.. Pas de glaise, d’humus gras et de limon national… Il y a Rilke, Rilke et Bachelard, Bachelard et Baudelaire, l’air et les songes, les nuages, les merveilleux nuages. Il faut aimer les nuages et il faut aimer les étrangers qui les regardent passer. Il faut savoir contempler le ciel à travers les branches et ne pas trébucher dans d’hypothétiques racines…

Les racines ? Les branches ! Un jour de juin 1938 une tornade incongrue s’abat sur Paris ; elle fait deux morts : un quidam incertain, trépassé au bois de Vincennes, et devant le théâtre Marigny ; un passant assassiné par la branche maîtresse d’un arbre de belle taille. Triste concordance avec notre sujet, le passant était Ödön von Horváth romancier et dramaturge mittleuropa réfugié à Paris à l'abri des sinistres païens à flambeaux teutoniques. Ödön von Horváth qui devait quitter Paris le lendemain pour l’Amérique. Voilà qu’en sortant du Fouquet’s, une tornade, une branche et derechef un nouveau membre de la vaste communauté des trépassés. Curieux destin, moins tragique que celui de Stefan Zweig ou Walter Benjamin défunts plus sombres, car conscients de leur trépas, eux... Néanmoins circonstances curieuses et somme toute grande tristesse de l’ensemble.

« Je n’ai pas de pays natal et, bien entendu, je n’en souffre aucunement. Je me réjouis au contraire de ce manque d’enracinement car il me libère d’une sentimentalité inutile... » Pour paraphraser et synthétiser le bienheureux Bernard Frank : « avec un ton pareil, c’était l’Amérique, la branche d’arbre ou les camps. »

27 février 2008

Cacochyme

Le cacochyme est de saison, il se portera pour toute raison et sans ourlet.

26 février 2008

Salade de merde rouge

Drôle d’écho (2)

Ce matin chez Pessoa :

« Je m’attriste davantage de ceux qui rêvent le probable, le proche et le légitime, que de ceux qui se perdent en rêverie sur le lointain et l’étrange »

alors que chez Nietzsche :

« Est-ce que je vous conseille l'amour du prochain? Plutôt encore je vous conseillerais la fuite du prochain et l'amour du lointain ! »

Bizarre réverbération entre deux heureux timbrés notoires? Pas tant que ça…

24 février 2008

Paresseux

Le paresseux est un mammifère d'Amérique tropicale. Un drôle de xénarthre qui fruit étrange et velu vie à l'envers suspendu dans les arbres. Il faut savoir, chose importante, que notre ami xénarthre se déplace avec une extrême lenteur. Il faut également savoir qu’il possède des griffes ahurissantes mais affecte en permanence un air doux et serein. Néanmoins le paresseux est souvent agacé par la présence sournoise de moult prédateurs plus prompts que lui ; le jaguar, l'ocelot, l'aigle harpie, bestioles sportives, cruelles et rapides. Alors que notre ami poilu somnole à bout de branche cette sinistre cohorte de ravageurs de xénarthres elles ne semble être motivée que par une efficacité toute libérale, mieux chasser pour être mieux rassasié, c’est la loi des tropiques encore un peu boisées, chasser plus pour être mieux rassasié, saloperie d’efficacité. Vous le savez déjà Le paresseux n’est pas qu’un mammifère édenté (à deux griffes et six vertèbres), c’est aussi un mot, avec de bienheureux synonymes, mou, souple, cotonneux, doux et tendre… Rien pour l’efficacité libérale tout pour le lymphatisme triomphant. D’ailleurs face au rendement généralisé il faut grimper dans les arbres, c’est la seule attitude valable. Là à l’envers, tête bêche, le sang reflue et le quidam, à l’instar du xénarthre, oublie tout, l’ocelot qui guette, le labeur rémunéré à qui mieux mieux , la morne productivité, le monde… et même voyez vous la gravité...

22 février 2008

Seconde main

Voilà que tout s’éclaire feu Blaise Cendrars était donc ambidextre de l’amputation.

20 février 2008

Gastronomique

La viande de l’ours, est comestible, une saveur proche du sanglier. La chasse étant périlleuse, le commun des mortels se contentera d’un petit ourson.
Si un ami, mortel, commun mais néanmoins amusant, intrépide et plein d’umour, vous offre un bébé ours, sachez que les meilleurs morceaux de ce ronronnant et mignon petit plantigrade sont les pattes, le reste est déjà trop dur, même chez le bambin grizzli aux yeux noisette.
La recette est simple : l’ourson aussitôt occis les pattes doivent êtres marinées, braisées au lard, puis grillées et servies avec une sauce piquante. C’est une recette yang, la « Paume d’ours » et c’est l’un des huit trésors de la cuisine traditionnelle chinoise.

19 février 2008

L’autre renonce à être moi

Mon cœur se contracte, mes nerfs frissonnent. J’ai de la foudre dans la gorge. Je marche vers la porte, les coudes écartés. Il est là. Il n’est pas là. Je suis là. Monsieur Hermès n’est plus là. Il ne vient plus. Il me guette dans l’ombre. Il faut que je me démêle. Pas de nostalgie. Le soleil en faisceaux, de l’or sur les dalles, du plâtre. Je me dissimule. La tête, le buste. Je monte dans les étages. Je souffle à chaque palier. Cinq étages. La main sur la rampe. La désolation, en bas, la cour, vitres cassées, une ombre qui tapisse les murs. Monsieur Hermès, une trace dans la poussière de plâtre. Monsieur hermès, un petit carnet dans son veston, sa poche, le carnet. Le carnet tombe dans le stuc dégradé. Le soleil, Monsieur Hermès n’est plus là. En haut je suis là, moi. Le sang me traverse. Le sang me pénètre. Je gonfle comme une bosse chaude. Mon œil disparaît dans l’ombre des tuiles. Voilà je suis en bas. Dans le stuc, le carnet, un crachat en pleine face, le carnet de Monsieur Hermès, la dernière page :

...

Je n’irai plus voir l’autre puisqu’il faut que l’autre renonce à être moi. Je ne veux, et ne peux plus, en aucun cas, être son reflet dans un miroir fortuit. L’autre a beau inventer des mots, son esprit n’est plus que cendres retombées en corolles insalubres. Tout cela pourrait être un drame, un malheur pour le commun des mortels, jamais pour moi et encore moins pour lui, mon triste ami. D’ailleurs cet ami-là, si sombre soit-il, n’éprouve rien, il ne fait que subir le passage du temps et il n’a pas plus d’existence tangible que l’agrégat de poussière amassé sous le canapé topaze posé au centre de sa tanière claquemurée.
L’autre affirmait il y a peu et dans un éclair de fausse lucidité, je cite de mémoire : « ressentir plus que subir les choses. » La poussière ressent-elle les choses ? N’est-elle pas plutôt faite de l’imperceptible et continuelle désagrégation de ces fameuses choses, ne ressent-elle pas le souvenir, l’absence des choses ? Je pense que l’autre se trompe, je pense qu’il est obscurci par un esprit dévié et malade, Lui imperturbable, pense l’inverse. Un chargement bizarre, il me croit lui, il se croit moi et il me croit souffrant ; alors que je ne suis incontestablement, non souffrant, et formellement encore moins lui.
Je n’ai rien de la poussière et tout du concret aggloméré, je serai poussière plus tard… le plus tard possible. Tout cela tangue, inlassablement, vers le compliqué, le fatiguant… De toutes les façons, l’autre n’existe que pour lui-même, il m’oubliera vite tout comme je l’oublierai bientôt. L’autre restera pour moi un résidu, de la pluie noire dans la tête, et je ne serai plus rien pour lui, qu’un vague souvenir alanguit.

Sombre constat, je suis en l’occurrence, assez peu compassionnel avec un être qui ne réclame aucune compassion, mais c’est ainsi.


Un crachat en pleine face. Je déchire la page. La dernière page. Voilà la première :
...

18 février 2008

Nouveau roman

Rien c’est n’importe quoi mais ce n’est pas rien pour autant

17 février 2008

LSD 25

les ravages de l'acid et le rivage des Syrtes. Chaque geste s'enfuit immédiatement vers l'intérieur. J’ai dénudé les rainures de son oeil et les chats invisibles ont hurlé comme des femmes ou des instruments endommagés.

16 février 2008

Je n'aime pas Eric Clapton

14 février 2008

Solex

A la campagne nous avions un solex c’était celui de la grand-tante institutrice à l’école catholique du coin. Quand en sortant de la messe la grand-tante était morte foudroyée sur le parvis de l’église, nous avions, illico, et sans attendre plus que ça, désossé son ex modeste monture pour en faire un vélocipède de cross. Une bête hybride noire et mate. Je ne sais pas s’il reste quelque chose du Solex, des os de l’aïeule mystique plus grand chose, elle qui était si pieuse, si célibataire, puisque si amoureuse de Jésus…

12 février 2008

Bavière

il faut savoir que le corps de louis II de Bavière fut retrouvé flottant entre deux eaux du Lac de Starnberg, à quelques brasse du rivage, sous un ciel d’orage sombre, derrière un paravent de roseaux cachant mal, plus loin un horizon ténébreux taché par un château tordu. Ce bon louis , lassé de claustration, avait étranglé son gardien et psychiatre, l’éminent Bernhard von Gudden... Sacré Louis ! finir, allez savoir comment, immergé en cette raide compagnie. On n’est jamais si libre que mort.


baroque, isn't it ?!

11 février 2008

Guy Môquet

Pour en revenir au Guy Môquet (ce n'est pas que j'y tienne et je crois que vous n'y tenez pas non plus) . Si l'on doit vous apporter votre Guy Môquet sur un plateau (ou doit on dire "blateau"?) je suggère les moyens suivants pour surmonter cette insupportable situation :

1: le comité réglementaire du football interdira de tremper tout Guy Môquet dans un café qui ne remplisse pas au moins une demi -c'est à dire trois quart- de tasse . Ceci préviendra toute vélléité de tatonnement.
2: Toute personne en relation avec le théâtre, soit accessoirement (...) soit comme acteur (...)
3: Mes deux petits garçons ne lanceront pas d'avions en papier dans l'oeil de leur Papa, ni plus haut que la tempe.
4: J'oublie cette clause.
5: Je me souviens de cette clause, mais je préfére l'avoir oubliée
6: Toute personne nommée Cheeky ne sera pas admise dans la compétition

(...)

Dans tous les cas il faut absolument faire quelque chose au sujet du Guy Môquet (...)

Saône-et-Loire

Pleines flegmatiques de Cuisery ou même Louhans... des champs glauques à perte de vue, champs glauques qui incitent à la pendaison après une bataille avec les silures.

10 février 2008

Cacographe

C’est bien connu, Flaubert ne savait pas écrire. Prenez par exemple Madame Bovary, et bien dedans Emma à des yeux bruns ; une autre fois des yeux d’un noir profond ; et une autre fois encore des yeux bleus ! Croquignolet n'est-ce pas ? Se claquemurer dans un cloaque borgne, s’engueuler tout seul, raturer, toujours et encore, se relire à très haute voix, sans cesse, pour en arriver là ! Ce n’est pas très malin Monsieur Flaubert ! Et tous ces clignotements syntaxiques, toutes ces phrases tordues et non conformes envers la doxa admise et tamponnée, toutes ces erreurs, tous ces oublis vis-à-vis de la plus élémentaire vraisemblance ; cette « tête phrénologique peinte en bleu jusqu'au thorax ». Vous faites un drôle de cacographe, Monsieur Flaubert !
Enfin, rien n’est moins sur, l’écriture, le plus souvent, ne fleurit pas seulement d’un quelconque frottement rêche avec le réel, du respect envers les règles en vigueur non plus ; elle fleurit de multiples attouchements entre divers éléments et souvent parmi ceux-ci du contact essentiel avec la parole, sans ce contact-là les mots se dessèchent comme la fleur sans eau. Voilà pourquoi même si Flaubert est souvent invraisemblable, et oscillant vers l’erreur, il n’est jamais asséché… tari et penaud dans ses mots, car il se relit en s’oubliant, le bougre !

En conséquence, comme le self séquestré normand relisons-nous sans cesse, cela fera toujours un lecteur, et n’oublions pas d’oublier la couleur des yeux d’Emma, cela va sans dire.

9 février 2008

Court traité du zzzzzzz

Le zzzzzzz ne doit pas excéder 15 caractères au risque de verser dans la surcharge et la mauvaise foi chafouine. Le zzzzzzz ne se revendique pas comme représentation graphique du sommeil, on parlera plutôt du chemin gracile vers le sommeil. Le zzzzzzz n’est donc qu’un état latent qui ne referme pas l’être, mais l’ouvre vers le sommeil et les rêves. Il est bien évident que le zzzzzzz est détaché de la moindre contingence envers le monde et qu’il se nourrit à la grâce des rayons du soleil et de quelques gouttes d’eau éparses. Le zzzzzzz est bienheureusement flegmatique et d’une placidité somnambulique. Le zzzzzzz n’est donc pas l’ennui ou le désœuvrement ou alors son reflet dans d’incertains miroirs brandis par de laconiques mains revendicatives.
On notera une utilisation bienvenue de la majuscule chez les plus espiègles, narquois et juvéniles disciples du zzzzzzz, le sommeil tombe plus vite à cet age.
Il est évident que devant l’adversité le zzzzzzz peut se faire plus petit voire disparaître, il sait également comme le Lézard s’adapter aux circonstances. D’ailleurs dorénavant il n’apparaîtra plus que sous la forme sublimée ressuscitée de biiiiiiiiiip notre grand homme des sciences sociales...

8 février 2008

Païens à flambeaux

Un jour, un entriste lambertise de la plus solide texture, attisa ma lanterne d’une lumière plus que sombre. Le négatif de mon entriste, un site internet à goût identitaire, me proposait dans ses liens comme un « bon blog culturel » ! Pour ces païens à flambeaux j'étais un « bon blog culturel » ! Moi qui n’étais et ne suis que neurasthénie en mouvement, moi qui n'étais et ne suis, lié à rien, si ce n’est au vide que je crée encore et toujours autour de mon désengagement viscéral. Moi qui détesterais toujours, les longs manteaux bruns, le lettrage gothique, les fougères…. tout comme la compassion envers les pauvres hères en déroute et les pancartes agitées par de petites mains revendicatives. Voilà que j’étais rattrapé par mon manque d’engagement, j'étais un « bon blog culturel » c’était bien fait pour moi. Il faut bien dire qu'un cyclothymique cynique se prend toujours la porte qu’il n’a pas toqué en pleine figure, c’est ainsi, et il n’y a rien à faire de plus que de constater…sournoisement.

Tout cela, en fait, était pour le moins intrigant ! Légèrement perturbant (Mon Dieu étais-je un identitaire s’ignorant ?) D’un autre coté chez les païens à flambeaux (le païen à flambeaux est souvent ridicule, sous la pluie, au petit matin après un sacrifice.) qui m’adoubaient, il y avait un lien sur une chose de Baudrillard, alors que Baudrillard, paix à son âme, n’a jamais été autre chose qu’un idolâtre à candélabres inversés… Je serais plutôt pour ma part sur le même chandelier, un identitaire qui n’a de similitude qu’avec lui-même, l’identité me paraissant une chose terriblement sotte en dehors des quincailleries auvergnates brumeuses (je suis une sorte de quincaillerie auvergnate brumeuse.) Si je devais reconnaître quelque chose de moi-même ce serait chez Franz Kafka, Robert Walser ou Fernando Pessoa étranges disparus aux identités pas très définies… et en tous les cas des types flottants autour de quoi ? on cherche encore….

Donc rassurez vous je n’ai rien à voir ni à entendre de ces fétichistes se flagellants avec leurs supposées racines. Je préfère les frondaisons (Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être sont des racines, buvant les cieux...) Peut-être aussi que ces quidams à lumignons là n’avaient, et n'ont, me concernant, que mauvais goût… et en tout…

PS : Le lien est toujours là, je suis si peu velléitaire, ils m’aiment, qu’ils m’aiment, je ne les aime pas.

Plombée-plombante

Marguerite Duras toute jeune, avant la mystérieuse disparition de son cou, était très jolie

7 février 2008

Facebook

C’est vraiment malin, j’ai étranglé tous mes camarades de classe, les autres se sont tantôt pendus tantôt noyés ou pour les plus imperméables aux rigueurs de l’atome ils sont devenus ingénieurs chez EDF.

Nobel

Retrouvez les cendres de Robert Walser et Bruno Schultz, mélangez le tout, dans l’agrégat résultant posez une mèche, allumez et attendez… moi je vais me coucher

5 février 2008

Monsieur l'Ambassadeur

Sachant que Monsieur l'Ambassadeur est grave tordu il est toujours plus aisé de l’aborder par d’infimes fractions homéopathiques. Le périlleux casse-cou qui le commencerait en se frottant à son consubstantiel soulier satiné - tout en prévoyant l’autre - risquerait de sombrer dans une obscure léthargie à l’ombre des piliers.


«...Il y a quelqu’un qui m’a enfoncé les doigts aussi loin qu’il peut dans la bouche et je vomis. De temps en temps il vient des morceaux d’homme de lettres : que voulez-vous que j’y fasse ? Et cette poussée, cette acclamation torrentielle de temps en temps, cette vocifération, ça va tout seul, en ordre, en désordre, comme une armée qui remplit le ciel et la terre... Explosion. Une série d’explosions quelquefois ! »

Mordoré



Assortiment de nuages oisifs sur leur lit de terre hâlée - Arizona (USA)

4 février 2008

Théière

Jean Potocki qui avait été jusqu’en Mongolie, se suicida en 1815 en se tirant dans la tête une balle d’argent qu’il avait fabriquée avec sa théière.

Cocktail

George Sanders, flegmatique dandy décalé à l’esprit cynique, s’est assassiné lui-même le 25 avril 1972 en buvant astucieusement un cocktail de Nembutal et de vodka. Il a laissé ce mot pour expliquer son geste :

« Cher Monde, je te quitte parce que je m’ennuie. Je te laisse avec tes soucis. Bonne chance »

3 février 2008

Menton

Beigbeider n’est pas Jardin, il est parfois drôle. Néanmoins je n’irais pas jusqu’à le lire...

Un homme avec un si grand menton, avec un frère si bien peigné - on n’est jamais responsable de son physique - pour le bedon, certes oui, mais pour le menton assurément non ; à moins de le raboter, chose qui coûte douleur et agacement chez l’aplani de la galoche tout frais du jour. On n’est pas responsable de sa famille non plus... enfin pas si sur, c’est assez compliqué en fait… voyez Jardin par exemple, (que ce bon Chevillard dégoupillait), et bien ce Jardin là c’est son fond de commerce à lui les histoires de familles, enfin c’est ce qu’on m’a dit, jamais lu une ligne de cet enroué perpétuel lancé par une baleine. Pour en revenir au menton, pour adhérer au menton avec la conviction du soudeur, loin des plages de galets où de sombres cacochymes en fin de vie stagnent dans un microclimat propice à l’épanouissement de leur futur trépas, pour en revenir vraiment au menton, et avant de prendre au soleil une retraite bien méritée : réécoutez « Teenage Kicks » .

Ah ! Oui c’est vrai j'adjure comme un diacre célibataire et tatillon, je l’ai déjà lu Beigbeider !

2 février 2008

Culinaire

Ce soir j’ai dégusté deux quenelles, peut-être, suis-je, allez savoir, un identitaire qui s’ignore ?

Fuseaux horaires



L’heure du mormon - Utah (USA)

1 février 2008

Tocsin

Et les jours de l'enfance et de l’adolescence. Jours épais avec des rêves ; comme des sacs de rochers pulvérisés !

Le livre, terminé est placide posé là sur le cœur, avec ses phrases qui déjà sonnent le tocsin de la nostalgie.

Pourquoi le Grand Meaulnes alors qu’il y a Fermina Marquez autrement fluide, senti et subtil ?

Et pourquoi pas non plus les Fruits du Congo autrement brumeux, mystérieux, tendres et auvergnats ? Je pose la question.

Monsieur Hermès et moi

Monsieur Hermès préfère vivre, moi je reste avec et dans les livres. Vivre par procuration c'est vivre aussi. Monsieur Hermès n'est jamais avec et dans les livres. Je pense qu'il voudrait être moi parfois Monsieur Hermès, moi et tous ces types dans les livres. Moi je ne voudrais jamais être lui avec tous ces gens là, réels probables et palpables, tout est compliqué..

Je voudrais me secouer de ce grand sommeil que ne connaît pas Monsieur Hermès, oh ! non pas pour atteindre une existence heureuse et lucide, non, mais plutôt pour faire un effort croissant et jamais confirmé par aucun résultat évident. Ce sera mon but, ce manque de résultat évident...

Monsieur Hermès n'est pas un homme d'intérieur, d'une certaine façon moi non plus. Je tends toujours à sortir de moi-même. J'aime me souvenir et la mémoire me conduit vers la réalité. Je me penche sur moi-même et je tire l'eau d'un puits vide qui se remplit si je me détourne de lui.

Je perçois ce bruit qui ne s'arrêtera plus, tout en accusant une curieuse variété, au profond d'une monotonie sans nom. Ce bruit d'une éternité, un trépignement confus, le bruit du monde, il y a des bruits autrement plus agréables.