25 novembre 2017

Sucré

J'ai mis trop de sucre dans mon Earl Grey, le monde tangue.

23 novembre 2017

Hippophile

Les yeux enlevés des orbites
et remplacés par des pierres précieuses
courent aveugles les chevaux du radjab.

(Jean Follain, L'usage du du temps )

22 novembre 2017

Beyliste

A Brunswick Stendhal est assez étanche aux « valeurs du travail ». Son barbier le réveille aux alentours de 8 heures. Ensuite, rasé de près, il lit tranquillement. Puis c’est sa leçon d’allemand, cette langue parlée par des ennuyeux mais qui a deux trois mots expressifs pour elle. La leçon d’anglais suit la leçon d’allemand… Rentré chez lui, lecture à nouveau, pendant trois heures. Puis diner, mouton grillé, pommes frites et salade. Drôle de digestion après diner, cheval pendant une heure. Stendhal passe devant la fille du cordonnier, elle lui sourit, c’est le meilleur moment de la journée. Le soir venu, rendez-vous avec Charlotte une beauté de 25 ans qui en parait 32. Voilà : les journées allemandes de Stendhal frôlent la barbarie, elles ne sont jamais civilisées par les « valeurs du travail », il faut bien avouer que tout cela est terrifiant.

18 novembre 2017

Divin

Le monde et l’homme n’existant pas il convient de noter que seul Bach reste susceptible de nous remplir de gratitude.

9 novembre 2017

Attiédi

La nuit vient de tomber, je souffle astucieusement sur mon Thé chinois en espérant que cet adroit subterfuge géostrophique l'attiédira plus rapidement que ne le prévoient les trop fameux principes de la thermodynamique. En même temps je lis un poème de Jean Follain où il est question d'un moellon violâtre qui mal pris dans son ciment se fendra sous le gel. Tout cela est bien périlleux, j'aime vivre dangereusement.

6 novembre 2017

Profitable

J'écris ces mots sans la moindre intervention mentale, c'est ma main qui fait tout le travail et comme elle n'a pas grand-chose à dire ce n'en est que plus profitable.