28 décembre 2009

Précis

j'échange mon poster de Geraldine Danon (nue) contre une carte postale d'Elisabeth Bourgine (avec les cheveux courts).

27 décembre 2009

Historien

Le sinistre M Hitler en plus de la saloperie et de cette mèche problématique, se levait tard, procrastinait sans cesse et était incapable de fournir le moindre travail. Un paresseux, un incapable, un nazi bohème ! Si on ajoute au feignant l’abruti qui ne comprenait rien à Nietzsche et à l'abruti le tordu qui se lavait les mains plus de trente fois par jour le portrait de ce M Hitler n'est guère réjouissant !

P.-S. Himmler élevait des volailles bavaroises, Goebbels avait le teint bistre et un pied bot. Goering ressemblait à un cochon antipathique (que les cochons antipathiques m'excusent). Ah oui sinon, lire Ian Kershaw...

22 décembre 2009

Sage

Le quidam basique ayant si peu effleuré sa propre intériorité il n’aura jamais l'idée de retourner en lui-même.
Fatale erreur !
Le quidam basique (et rétif à l'introspection) devrait savoir qu’entre un extérieur et un intérieur si distants l’un de l’autre il s'ouvre inévitablement un trou béant dans lequel il aura peu de peine à forcément trébucher (même à jeun ).

21 décembre 2009

Vide

.

18 décembre 2009

Chafouin

Avec les GPS, la musique progressive et le nazisme, la téléphonie mobile est l'une des choses que j'exècre le plus au monde. Imaginez Jean Moulin tenant un téléphone portable dans une main et son fameux chapeau dans l’autre ! Imaginez Barberousse ou Gilles De Rais tapotant sur un GPS ! Argh! Cette manie de tout vouloir localiser !

15 décembre 2009

Courtois

« Il avait dû saluer les demoiselles Skinner et il avait eu chaque fois l'impression que la terre s’ouvrait sous ses pas au moment où il soulevait son chapeau. »

(Samuel Butler, Ainsi va tout chair)

14 décembre 2009

Durable



De plusieurs façons « la photographie » contient du temps.

11 décembre 2009

Equitable

Dino Buzzati, Un amour... Je ne sais pas si c’est la « suspicion kafkaïenne » qui est rattrapée par la collection harlequin ou l’inverse, mais toujours est-il qu’il y a de cela. Pour le reste, j’ai commencé la lecture de ce livre la semaine dernière en y trouvant quelque chose (suspicion kafkaïenne disais-je) puis par manque de temps (abolition du travail aliéné !) je l’ai oublié sans l’oublier sous mon canapé écru. Cet après-midi - après une matinée passée dans un marché de Noël équitable où, à l’entrée on m’a offert une datte palestinienne - (j’ai traîné le noyau de cette datte dans ma poche droite pendant toute mon alter visite, il y avait de la sangria équitable sans alcool à la sortie) j’ai ressaisi le livre de Buzzati et, bizarrement, il n’y a plus rien dedans, plus de « suspicion kafkaïenne », mais beaucoup de collection harlequin... Un petit machin sur les « démons de midi » d'un quinquagénaire appâté par une poulette manipulatrice aux petits seins. Bref pas grand chose et une constatation : il ne faut jamais oublier un livre en chemin, c’est lui qui, par vengeance, vous pousse dans le fossé de l’ennui.

8 décembre 2009

Virginale

8 decembre, « fête locale ». J’ai déjà fermé mes volets, il y avait trois loupiotes dans ma rue. Je vais sacrifier une andouillette pour l’occasion. Ensuite, alcoolisé, j’irai nu dans les rues. Sans drapeau, ni oriflammes, à la chasse aux païens à flambeaux.

7 décembre 2009

Blême


« Il savait que les pleurs viennent d’un mouvement particulier des petites glandes qui sont sous les paupières, et qui sont agitées par une procession d’atomes sortie du cœur, lorsque le cœur lui-même a été frappé par la succession d’images colorées qui se détachent de la surface du corps d’une femme aimée. Il savait que l’amour n’est causé que par le gonflement des atomes qui désirent se joindre à d’autres atomes. Il savait que la tristesse causée par la mort n’est que la pire des illusions terrestres, puisque la morte avait cessé d’être malheureuse et de souffrir, tandis que celui qui la pleurait s’affligeait de ses propres maux et songeait ténébreusement à sa propre mort. Il savait qu’il ne reste de nous aucun double simulacre pour verser des larmes sur son propre cadavre étendu à ses pieds. Mais, connaissant exactement la tristesse et l’amour et la mort, et que ce sont de vaines images lorsqu’on les contemple de l’espace calme où il faut s’enfermer, il continua de pleurer, et de désirer l’amour, et de craindre la mort. »

(Marcel Schwob, Lucrèce, Poète)

Je crois me souvenir que Deleuze dans ses conversations avec Claire Parnet (abécédaire) affirmait détester l’érudition paonnante, l’érudition n’étant qu’un outil au service d’une pensée et rien de plus, Deleuze dézinguait Umberto Eco par exemple … Voilà tout ça pour dire que Schwob lui était un grand érudit , qu’il faisait très bien la roue même par temps sec et que merde quoi toutes ces choses savantes étalées n’étaient qu’au service de la magie du texte , qu’un facteur déclenchant, mais primordial !
Schwob érudit surdoué adolescent pratique le sanscrit, l’argot du moyen âge et couramment un troupeau de langues mortes ou vivantes, le tout avec cette tête blême presque bizarre qui le voit échouer de hautes études (normal bidule) pour finir journaliste ! Il sera chroniqueur et critique littéraire avec tout ce qu’il sait le bougre, c’est bien vain ! Schwob sera par exemple dans ses petites activités rémunératrices le grand défenseur de Stevenson … son écrivain, son frère d’armes anglo machin avec qui il aura tellement de point commun (à l’époque et dans leurs postérités respectives) … Donc Schwob fait le zigoto dans les journaux et trainouille dans le monde littéraire ; on le voit chez les Goncourts , Gide lui tourne autour (et lui volera beaucoup) , il fait la nouba blême avec Jean Lorrain et un Anglais bizarre aussi … Oscar Wilde … Pourtant un peu à côté de l’accessoire Schwob poursuit un chemin plus adhérent avec lui-même … Il publie un recueil d’articles « Spicilège » où il parle de François Villon , de la coquille et en règle générale des criminels blêmes, eux aussi … Il parle également et toujours beaucoup de Stevenson … La discrète machine littéraire est en route… Suivront deux trois choses avant les « Vies Imaginaires » qui devrait m’occuper (je m’égare c’est une manie) notamment un voyage dans les mers du Sud dans les traces de Stevenson (c’est une manie) et un mariage avec l’actrice Marguerite Moreno de chez Guitry ; vous voyez « Le Roman d’un Tricheur » la comtesse évaporée ? C’est elle.
Bon, Dieu me tamponne, recadrons les débats ! « Les Vies imaginaires » ! Que fait Schwob de son érudition ? Et bien on dira qu’il brode … et merveilleusement ! Il est évident que même si c’est un socle cette érudition n’est qu’un prétexte, un piège où il s’immobilise avec grâce pour mieux broder ... Chacun sait qu’en sortant un peu du canevas on invente, Schwob invente donc sans bouger au milieu d’un piège !
Voilà donc qu’à partir de savoirs acquis (les grecs, Defoe et de sombres Anglo-saxons…) notre ami monte une sauce où l’imaginaire est l’ingrédient décisif, contournant le vrai pour trouver la vérité de ses sujets. Empédocle, Pocahontas, Paolo Uccello et une cohorte d’imaginés merveilleux… écumeurs de routes, bandits, assassins, jeunes filles enlaidies et gentilshommes de fortune... Toutes ces vies rassemblées et évoquées dans de minces notices biographiques au style sec et coupant d’un classicisme avéré et sybarite au milieu des follets abscons symbolistes de l’époque ! Sobriété presque clinique au service de toutes ces vies évoquées. Vies pleines de stupeur et de cruauté morbide, d’horreur confirmée et d’où se dégage un charme obscur. On notera une fascination pour les corps, pour les corps vivants ou … morts … pendus et déjà noirs au bout d’une corde ! Une fascination pour les étoffes qui entourent les corps chauds ou froids… Garni de choses finalement assez bizarres le père Schwob. On notera également une prédilection bienveillante pour les exclus et les errants, pour cette sourde famille en dehors de la société où les individus ne valent que part aux mêmes en dehors de toute organisation sociale et de toute préoccupation matérielle ; anarchisme ontologique de Marcel Schwob ! Il finira mort assez jeune en « aventurier passif » et sa descendance littéraire ne finira plus d’enfler de Borges à Pierre Michon (en passant par l’azimuté Artaud et son Uccello à lui.) Constatation : le flow deleuzien parfois fourche et Schwob n’est pas Umberto Eco, assurément et bienheureusement.

6 décembre 2009

Lucide

« Et tout à coup ce filet d’eau sur un volcan, la chute mince et ralentie de l’esprit. »

(Antonin Artaud, le Pèse-nerfs)

30 novembre 2009

Autoérotique

Une nuit un sein lui a poussé. Comme ça au réveil il avait sur le torse un petit sein en poire très très aguichant, magnifique pour tout dire, avec un téton dardant ; une chose imprévue et fragile, un don inespéré... Ce don inespéré il le caressa timidement mais avec une application toute méthodique. Rougissant devant son audace, le plaisir montant, il décida alors bien vite de conserver ce cadeau du ciel, mais de le conserver uniquement pour son usage personnel, un présent qu’il partagerait uniquement avec ses sens en éveille ; une sorte de secret, inscrit dans son corps en permanence.

Alors, bon que faire pour préserver ce secret ? Trouver un magasin de lingerie fine et se mettre à la recherche d’un mono soutien-gorge, éviter le regard suspicieux d’une vendeuse commissionnée et retorse, inventer un stratagème, tout un art de l’esquive et de la dissimulation ; une vraie raison de vivre.

29 novembre 2009

Puéril

Et les jours de l'enfance et de l’adolescence. Jours visqueux avec des rêves.
Comme des sacs de rochers pulvérisés.

26 novembre 2009

Fatigué

« La fatigue (par exemple) s’accompagne d’une diminution de sensibilité à l’égard de la chose qui fut d’abord un délice ou un désir : il faut changer d’objet. »

(Paul Valéry, L’infini esthétique)

23 novembre 2009

Manuel

Dans le « domaine du football » la main était jusqu'au « crime » de Thierry Henry, la maîtresse oubliée du pied. Cette soumission du pied sur la main qui s'exprimait à la surface des pelouses était pour tout dire un truc assez saumâtre. Grâce à notre meilleur attaquant cacochyme plus de truc saumâtre : à l'avenir, la main ne s'abaissera plus jamais au rang de petit machin mou, inutile et brinquebalant. Sacher-Masoch pourra ranger ses fouets, le petit Séverin pourra enfin respirer et gloire sera rendue à notre meilleur attaquant cacochyme, gloire sera rendue à la main !

22 novembre 2009

Désinvolte

Sous mes airs détachés (ce ne sont que des airs) « les gens » me pensent systématiquement au second degré. Ce qui n’est qu’un problème dans ma « vie professionnelle » peut parfois s'avérer beaucoup plus tragique lorsque le drame rode autour de mon intimité.

19 novembre 2009

Italique

Les néologismes sont en italique.

16 novembre 2009

Bougonnant

La mer d’un calme plat me voilà donc, bien vite et sans encombre, chez Pluche et son Amour de l'art, œuvre grandement oubliée du réactionnaire bougonnant en chef Dutourd Jean. Œuvre assez réjouissante, contre toute attente, comme quoi, hein...

P.-S. L’enchainement n’est pas si saugrenu que ça puisque Bachelard fut le témoin de mariage de Dutourd Jean (ce qui ne s’invente pas). J'attends les cailloux.

13 novembre 2009

Inquiétant (Je suis)

Laissant derrière moi Zurich et ses rivages cancéreux (brr) je me dirige, méfiant, en direction de l'archipel Dutourd et plus particulièrement vers cette miette oubliée : l’île Pluche. Je suis bien conscient de cette dérive réactionnaire et droitière qui inquiète mes rares vrais amis, mais qui ne tente rien n'a rien.
En attendant d'arriver à bon port, je picore chez Bachelard et dans sa Poétique de la rêverie, un livre de chevet qui supporte très bien grain et roulis.

12 novembre 2009

Embarrassé

Mars de Fritz Zorn. Je tournai autour depuis longtemps en le redoutant. Avec raison puisque lecture faite ce livre est effectivement redoutable, voir plus.

11 novembre 2009

Rêveur

« Vous devez toujours dormir sur votre dos avec vos bras au-dessus de votre tête, les mains jointes sous elle et les pieds croisés, le droit sur le gauche, à moins que vous ne soyez gaucher ; vous ne devez pas cesser un seul instant de penser où vous voulez aller dans votre rêve jusqu’à ce que vous soyez endormi ; vous ne devez jamais oublier dans votre rêve où vous êtes et ce que vous êtes lorsque vous êtes réveillé. Vous devez joindre le rêve à la réalité. N’oubliez pas ! »

(George du Maurier, Peter Ibbetson)

9 novembre 2009

Glandulaire

Serge Voronoff (1866-1951) juif russe fuyant les pogroms se retrouva, après moult péripéties, directeur du laboratoire de chirurgie expérimentale du Collège de France où il eut l'amusante spécialité de greffer un nombre raisonnable de testicules de chimpanzés sur quelques hommes avides de retrouver une vigueur perdue, ou presque.

Pour ce qui est des péripéties, entre les pogroms et le Collège de France, Voronoff avait commencé par tester sur lui-même ses revigorantes expériences. En 1889 il s’était injecté des tissus de testicules de cochon d'inde dans le scrotum avec un résultat problématique puisque nul quant à la vigueur. Pas découragé il s'oublia (et les cochons d'inde avec) un peu par la suite et poursuivis ses bidouillages sur d'autres bestioles moins rabat-joies... moutons, chèvres, taureaux... Les testicules de ces bestioles jeunes et pimpantes étaient transplantés sur d'autres, plus décrépites et ramollies avec cette fois-ci un résultat totalement concluant : les vieux boucs revivaient à la lubricité et Voronoff décida de passer derechef à l'étape suivante : l'homme et son corps spongieux !

Notre toubib madré commença par pratiquer la transplantation de testicules de criminels fraîchement exécutés sur des millionnaires rabougris. Le succès fut tel qu'il fut bientôt à court d'assassins assassinés ! Avec bonheur il utilisa alors en « remplacement » des testicules de chimpanzés et de babouins (on y vient) !
Au début des années 1930, des milliers d'hommes avaient ainsi été traités par les techniques revigorantes de Voronoff. Pour faire face à la demande, il fit bâtir sa propre ferme à singes à Menton et il employa un ancien gardien de cirque pour gérer et diriger le tout.
Ensuite ce fut le Collège de France et bizarrement le discrédit, un procès en charlatanerie et en psychosomatisme que rien ne pouvait laisser prévoir. Nous resterons silencieux quant à cette disgrâce que ne méritait visiblement pas le bon Docteur Voronoff.

P.-S. Outre une vigueur toute nouvelle, le traitement Voronoff était censé soigner la myopie, les troubles de la mémoire et la « dementia praecox » un bon remède en somme.

E. E. Cummings parle d'un « célèbre docteur qui insère des glandes de singe dans des millionnaires » (« famous doctor who inserts monkeyglands in millionaires »).

Dans les soirées chics des années vingt, les mots « glandes de singe » étaient sur toutes les lèvres.

7 novembre 2009

Patagon

« Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse. »
(Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien)


J’étais amoureux de la Patagonie bien avant ce triste individu, amoureux d’une terre inaccessible, d'une contrée inventée, d'une sorte de trouée poétique dans les brumes des mers du Sud, et Florent Pagny a souillé tout ça. Oui Florent Pagny est un tueur de rêves et il a une énorme dette envers les miens.

6 novembre 2009

Chic

Dans les années 20 le comble du chic consistait à manger des huîtres et des écrevisses, à boire du champagne jusqu’à n’en pouvoir plus et à verser les restes dans le piano à queue.

4 novembre 2009

Fétichiste

L'amour est l'uniforme de mon infirmière dénudée.

2 novembre 2009

Identitaire

Nous devrions délibérément tisser un cocon le plus clandestin possible au creux de nos « identités ».

1 novembre 2009

Nocturne

Novembre, la nuit est là trop tôt ; un mélange de bleus métalliques, de nuages ocre sur l’horizon. La pluie tombe comme un mercure léger, il n’y a plus grand-chose à faire. On restera au milieu des arbres, à l’écart d’un monde qui n’existe que pour les autres ; on attendra la vraie nuit, la seule, la nuit noire.

30 octobre 2009

Doux

« Je connaissais enfin une nouvelle espèce d’amitié, qui n’est point basée sur des goûts communs, et une espèce de passion de laquelle le désir n’est qu’un des éléments. Un sentiment non explicable en mots humains, et que je m’apprêtais en vain à traduire en un poème. Je commençais :
Tais-toi. N’explique rien : Tais-toi...
J’ai suivi le conseil... J’ai connu l’irrésistible puissance de la douceur... Et j’ai appris à manger les oranges d’une certaine façon... »

(Valery Larbaud, A.O. Barnabooth)

27 octobre 2009

Lucide

Il n’y a que la disparition qui vaille.

26 octobre 2009

Cinétique

Le mouvement devient indivisible et sans fin. D’une ampleur abstraite, d’une variété sensible, c'est lui que nous relions avec lui-même. Ce n'est pas avec la distance, que le vrai, le seul mouvement se place, s’accoutume, cherche et trouve son point de pression avec le monde.

24 octobre 2009

Bovien

« Une rue droite montait devant moi. J'aime à me trouver sur une hauteur, devant un espace large. J'ai besoin de voir aussi loin que mes yeux le permettent, de voir jusqu'où s'étend l'air que je respire. Mes peines deviennent moins grandes. Elles se confondent peu à peu avec celles de tous ceux qui m'entourent. Je ne suis plus seul à souffrir. De penser que, dans l'une de ces maisons qui s'étendent à perte de vue, vit un homme qui me ressemble peut-être, me réconforte. Le monde m'apparaît alors moins lointain, ses joies et ses douleurs, plus profondes et plus continues. Je pris la rue en pente. Des enfants y jouaient à la balle, les petits en haut, les grands en bas, pour que leurs chances fussent égales. »

(Emmanuel Bove, Armand)

21 octobre 2009

Chargé

Je suis plus alcoolique qu'ecstazeux. L’ecstasy me fait tout chaud avec la bouche pâteuse ; cela favorise certainement le cunnilingus abrasif, mais c’est parfois gênant pour qui affectionne une pratique plus lustrée.

18 octobre 2009

Transtextuel

Au risque d’effrayer le moindre quidam environnant, on ne parlera pas ici de la multifocalisation chez Stendhal. J’ai autre chose à faire, un apéro avec Gerard Genette, il adore les chips goût bacon.

16 octobre 2009

Soviétique

J’ai frôlé le coma éthique sur les bords de la Volga. À Ouglitch il y avait une horde de chiens sauvages et des petits jeunes qui se consumaient dans la vodka-bière. Les trottoirs étaient affaissés et les autobus rouillés. Sinon la Moscovite est bien jolie...

11 octobre 2009

Triste

Jacques Chessex est mort, d'énervement à propos de l’ « affaire Polanski », ce n’est pas une très bonne nouvelle...

9 octobre 2009

Cubiste

L'individu misérable, anéanti, et replié avec ses sens en lui-même n'y trouvera aucun réconfort, il se révélera par contre très à l'aise devant le moindre obstacle, bien malgré le côté cubiste de sa position initiale.

7 octobre 2009

Psychopathe

Il est 23 heures. J’ai un nouveau voisin. Un marteau en main il tape déjà sur les murs.

Méthodiquement je prépare une bâche et une scie égoïne pour demain soir. Moi je « travaillerais » en silence.

5 octobre 2009

Nabokovien (bis)

« Lolita est une petite fille ; Lola est en âge de se marier, Dolores a trente ans [...]. Un jour, inspiré par l'amour, je murmurerai : Lola. Et le soir de mes noces, j'aurai Lolita dans mes bras. [...] Pour tout le monde : dona Dolores ; pour moi seul : Lolita. Et cela même ne suffit plus. On adopte un mot tendre, un mot enfantin : Nena, Nenita. »

(Valery Larbaud, Des prénoms féminins)

1 octobre 2009

Insubmersible

Ma « rentrée littéraire » sera brumeuse et essentiellement locale puisque j’enchaine par un quasi voisin lyonnais : Robert Alexis et son U-Boot chez José Corti.

« L'immersion chasse pour un temps les simulacres et conduit vers cet ailleurs éclairé des formules tragiques de la création »

Le sous-marin est un beau véhicule qui outre la navigation subaquatique ouvre moult écoutilles digressives. On se retrouve ainsi plongé dans les confidences d'un marin à la sexualité plus déviante que ma main droite, dans les souvenirs d'un autre happé par la fatalité dégueulasse du groupe, le nazisme, les origines du nazisme, ce genre de chose... mais toujours dans une pâte légère et impressionniste, avec du mystère et un beau style (poétique et désuet ?). Le sous-marin est un lieu favorable à l'introspection et à ses épanchements, une fois échoué sur une île tropicale qui passait par là, il n'est plus qu'un objet hétéroclite autour duquel tourne deux trois sauvages. Conrad et Kurtz rodent et le panthéisme avec.
On dira que tout ça commence chez Jules Verne, passe par Gracq pour mieux finir chez Conrad.

N. B. Les deux dernières pages en forme de pirouette sont ratées et trop malignes pour être honnêtes , c'est dommage le reste est presque impeccable.

29 septembre 2009

Houellebecquien

Solo de Michka Assayas. Pas mal, mais pas transcendant... On trébuche souvent sur le romanesque (les clés du roman à clé) l'arrière-goût houellebecquien et le coaching corrélatif de chez Grasset (photo espiègle et bandeau ad hoc). Néanmoins, entre deux trébuchements inopportuns, reste quand même du bien : les « thèses » de Guy Debord défendues par un François Nourissier encore un peu gamin, cette ironie grise, cette malice poisseuse....

N. B. Michka s’invente (se libère, on trébuche moins ) sur la fin où on sent qu’il pourrait éventuellement devenir un « vrai » écrivain (Il faudrait qu’il « tombe » malade).

27 septembre 2009

Architectural

Dans son De architectura, Vitruve (1er siècle av.J.-C.) a établi certains canons que chaque architecte, travaillant dans le religieux, doit encore respecter au risque de s'envoler sur un boulet tel le fameux baron teuton. Au nombre de ces canons il y a celui qui affirme, et prouve, qu'un édifice ne peut être ordonné sans proportions ni rapports et que pour ce faire il doit montrer la plus grande analogie possible avec un corps bien formé. On constate que selon les données de la nature, le visage correspond au dixième de la taille de l'homme (excepté les mentons proéminents) . Il existe aussi des mesures relatives au tronc, aux bras et aux jambes. De là découle l'idée, assez finaude finalement, d'appliquer cette règle aux édifices sacrés dont les éléments doivent être en proportion avec leur taille générale. Ainsi en scrutant attentivement la moindre cathédrale qui passe le quidam curieux constate que les proportions du saint bâtiment reposent invariablement sur l'emploi de ce système relatif au corps humain. La cathédrale entière est répartie autour du corps : jambes dans la nef, tronc dans la croisée du transept et tête dans le chœur. Ce symbolisme pythagoricien est imparable ! Seul hic, il faut savoir choisir ses modèles, imaginons une basilique élevée sur un patron-base Bogdanoff , il y aurait du sybarite dans l'air !

P.-S. Que Dieu nous préserve de Ludivine Sagnier et de son tronc !

23 septembre 2009

Giscardien

C’était bien avant son pilier fatal et les apéros chez Monsieur Paul… Nous nous étions croisés sur un escalator des magasins C&A, elle montait, splendide et clandestine, je descendais, plein de phéromones... Un simple regard partagé avait suffi pour que notre coup de foudre soit mutuel et quasi instantané (mon magnétisme, son nez ?) Comme aimantés nous nous étions ensuite retrouvés au rayon lingerie puis assez vite à l’intérieur d’une cabine d’essayage où bientôt je la besognais tout en lui susurrant des choses indignes...

20 septembre 2009

Dominical

Si « l'intérêt » est de comprendre la nature divine alors la nature divine n’est plus qu’une étincelle discrète entre les piliers et le bénitier.

Amen.

19 septembre 2009

Mystique

Quel est l’exercice d’un être bien détaché ? C’est l’inverse du devenir.

(Henri Suso, 1296-1366)

16 septembre 2009

Pleutre

Que serait la littérature sans ses malades et ses oisifs ? Rien ! Il n’y a de bons écrivains que couché !

P.-S. Ne me parlez surtout pas de ces journalistes, professeurs et autres ingénieurs agronomes qui encombrent le secteur.

14 septembre 2009

Ouistiti

« Circulaire chez les rongeurs, transversale, exemple unique, chez la hyène, cette bête hétéroclite, la vulve est longitudinale dans tous les autres mammifères. Complètement imperforé chez la taupe, le vagin est plus ou moins fermé par une membrane, que déchire le pénis aux premières approches, chez la femme, plusieurs quadrumanes, quelques petits singes, le ouistiti, quelques carnassiers, la hyène, le phoque à ventre blanc, le daman (ongulés); elle est remplacée, chez le chien, le chat, les ruminants, par un étranglement annulaire entre le vagin et le vestibule. L'hymen n'est donc nullement particulier aux vierges humaines, et il n'y a nulle gloire à un privilège que l'on partage avec les ouistitis ! »

(Remy de Gourmont, Physique de l'amour)

9 septembre 2009

Déplumé

Tenant mes promesses voilà donc une recette contre les ravages de l’alopécie :

Mélanger de l’ail, de la poudre à canon et de la tuile de couvreur réduite en poudre avec de l'eau jusqu'à obtention d'une pâte homogène. Raser la tête et appliquer la pâte. Recouvrir la pâte de bouse de vache.
Broyer des bousiers dans de l’alcool et appliquer sur les parties chauves.
Deux jaunes d'œuf additionnés de feuilles de figuiers séchées et réduites en poudre. On fait une application quotidienne de cette pâte, qui illico stoppe la chute des cheveux.

NB : D’après un article de A. Raymond Mills, Bulletin of the History of Medicine, Johns Hopkins Institute.

8 septembre 2009

H1N1

Déracinez votre nez, extirpez vos poumons, faites bouillir le tout avec du genièvre et trois clous de girofles, cela devrait aller nettement mieux après.
Il y bien un remède plus doux, un remède grec, il suffit de frotter votre corps avec de la laine brute imbibée de paprika et de mastika. Les ingrédients sont plus difficiles à trouver, mais cette méthode a l’immense avantage de vous laisser en vie et plein d’initiative face à une existence qui s’annonce encore bien longue.
Pour ce qui est de la conjonctivite, je vous conseillerai de vous laver l'œil avec de la sève de vigne, voir faute de mieux avec de l’urine d’homme ou de vache. Cependant, il faut savoir que dans certains cas il y a d'infimes risques , un ophtalmologue de droite (et de mes amis) a constaté (penaud) l’apparition d’une double conjonctivite à gonocoque chez l’un des patients à qui il avait prescrit ce traitement radicalement naturel. Pour l'anecdote, le patient a perdu la vue ce qui est presque dommage s’agissant d’un peintre.

Demain nous aborderons le traitement de la calvitie.

6 septembre 2009

Humide

L’humeur était si nympholepte que l'on pouvait d’ici sentir l'odeur de la savonnette et du cachot réunis.

1 septembre 2009

Chauve

L’alopécie et la surcharge pondérale sont signe de sagesse. Au Vietnam les autochtones tapotent tout en rigolant le bedon des touristes égarés.

31 août 2009

Pneumologue

Ne pas hésiter à déboutonner un hypothétique symposium sur les grands classiques du sanatorium. Outre La Montagne Magique et ses trépassés qui dévalent là, raides, tels une assemblée de bobsleighs peu profilés, ne pas oublier le Siloé de Paul Gadenne, livre jumeau de prime abord, mais où Mann vise haut, métaphorique global à bouts philosophiques, Gadenne est plus au raz de l'intime… moins en altitude, mais plus touchant… Je ne parlerais pas ici des très mal pensants, Schultz et Bernhard, ce dernier écrivant époumoné jusqu’à la dernière expectoration.

28 août 2009

Elapidé

Le naja hindou, à coup dilaté, prend son bol de lait, sans crème. Pour le reste, c’est un animal très sobre. Un lapin toutes les six semaines, pas plus.

26 août 2009

Nabokovien

« Il y a une espèce de papillon, les palingenia, dont on n'a jamais vu la femelle. C'est qu'elle est fécondée avant même d'avoir pu se débarrasser de son corset de nymphe, et qu'elle meurt, les yeux encore fermés, mère à la fois et poupon en maillot. »

(Remy de Gourmont, Physique de l'amour)

25 août 2009

Dandy

Les Polynésiens, avant le christianisme, avaient l'heureuse habitude, quand ils restaient debout, de tenir à pleines mains leur scrotum, la verge pendante entre deux doigts, dans une attitude de dandy sauvage. C'était le bon temps.

24 août 2009

Anthropomorphique

La réserve de la vierge devant le quadragénaire érotomane est d'une pudeur bien modérée si on la compare à la fuite éperdue de la jeune taupe devant la vieille taupe en rut.

23 août 2009

Pompidolien

La Crève de Nourissier François. Terriblement barbu, terriblement de l'Académie Goncourt, terriblement peu à la page. Malgré tout et sous l'engourdissement, derrière l’anxiolytique pompidolien, quelque chose qui accroche en bien. Ne me demandez pas quoi ?

10 août 2009

Nyctalope

Je suis de la même inconsistance, que votre vue volatile, terriblement intense. Bien qu'elle me couvre de volonté ajourée.

6 août 2009

Ombrageux

Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd'hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d'ombre! Nous serons satisfaits de jouissances comme jamais, car notre esprit a souffert privation. (Novalis)

2 août 2009

Voyageur

A Galway (Connacht) les trognes sont rougeaudes devant les pubs, les averses grises et le morale humide dans les chaussettes. Un peu plus au sud, les falaises de Moher sont bien hautes. A leurs sommets les bons samaritains ont planté des panneaux bleus avec une numéro de téléphone inscrit dessus ; le suicidé potentiel peut donc se rassurer avant un éventuel saut fatal. Juste à côté une stèle se souvient de tous les sauteurs abîmés… Il faut donc en conclure que les panneaux compatissants ne sont pas très efficace devant la détresse et le précipice réunis.

PS : Ah oui sinon ! Question Irlande, il faut lire Nicolas Bouvier et les îles D’Aran.

22 juillet 2009

Misanthrope

Ce matin une chronique d’Albert Thibaudet, deux chapitres des Sept piliers (Une belle page sur la beauté des morts : la bataille finie, reste les morts ; ils sont jeunes et ils ont la pâleur de l’ivoire neuf…) L’ennuie toujours un peu là avec T.E. (Lawrence) j’ai encore cédé à la tentation de le laisser choir et mon regard c’est une fois de plus dirigé vers la pile de livre à lire. De cette fameuse pile j’ai extrait une chose de l’affreux réactionnaire Montherlant, un livre qui sent l’humus et la noisette : La Petite Infante de Castille, récit de voyage sans discoboles ni petits garçons et encore moins de Théaaaatrre… Pour l’instant c’est assez savoureux, très bien écrit, drôle, antipathique et plein de mépris aristocratique envers la piétaille.

Ps : En le lisant, on imagine sans peine un Montherlant plus misanthrope que ma main droite. Bref un sale con !

20 juillet 2009

Fluet

Achevé le Duteurtre. Assurément drôle et mélancolique (un peu Philippe Murray dans le Marais…) c’est un bon livre (Qui manque de femmes). Lu trois chapitres des « Sept piliers » : s’il n’y avait deux anecdotes croquignolettes autour des chameaux et quatre heureuses descriptions de paysages on s’ennuierait pour ainsi dire un peu. Voyant poindre le coma lectoral (ça picotait dans la pupille) j’ai lâché les chameaux et je me suis rabattu sur L’autre sommeil, un Green assez fluet qui m’attendait sagement posé sur la pile de livres à lire. Au déjà mitan je dirai que c’est très beau, tendre et sinistre tout à la fois…
Le livre est court, il sera fini demain. Green est des miens.

19 juillet 2009

Somnolent

Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ? Pascal (Blaise)

18 juillet 2009

Joyeux

Un peu assommé par ma lecture des Sept piliers de la sagesse je me suis permis une petite infidélité avec Benoît Duteurtre et sa Gaieté parisienne. C’est un livre que j’ai trouvé l’autre jour chez le bouquiniste du coin, un livre qui ne paie pas de mine mais un livre très agréable car rempli d’ironie avec plein de mots en italique et un style quasi-limpide. Ah si quand-même un truc, je ne dévoilerai rien de la trame, mais ça manque encore de femmes !

17 juillet 2009

Moyen-oriental

M. Hermès est passé me voir, il m’ignorait depuis bientôt six mois. Vous comprendrez aisément mon mutisme et le silence qui doit inévitablement entourer cette rencontre et la discussion désintéressée que nous avons eue : les vagues de l’intime ne s’échoueront jamais sur les rives de ce bleugh. Ah, si une chose quand même ! M.Hermès qui est un lecteur raisonnable, mais d’un goût certain, lit en ce moment Les sept piliers de la sagesse du trépidant T. E. Lawrence. Figurez-vous que M.Hermès n’aime pas trop ce livre car il trouve que l’on s’y ennuie un peu et que, surtout, l’ensemble manque cruellement de femmes. Je suis prêt à suivre M.Hermès dans cet avis définitif tant l’Egypte de Lawrence Durrell sied davantage à mon teint hâlé tant toutes ces histoires de rebelles arabes en Arabie on la fâcheuse tendance à me faire sombrer dans un quasi-coma lectoral. Je m’empresse d’ajouter que j’aime beaucoup les chameaux (animal méconnu et de prime abord peu sympathique) et que je trouve Peter O’Toole admirable lorsqu’il porte keffieh et burnous (c’est ce qu’il fait de mieux).

12 juillet 2009

Historique

Après ce roi hollandais, et toujours par haine du catholicisme, l’Angleterre se donnera un roi allemand. Georges 1er (1714 – 1727) qui ne parlait pas anglais « n’aimait pas le punch et les grosses femmes » et mourut d’une indigestion de melon. (Paul Morand – Londres)

11 juillet 2009

Bibliothécaire

J’ai été radié à vie de la bibliothèque municipale de Lyon vers 1980, je n’avais pas rendu un livre sur le triangle des Bermudes en temps et en heure. Il faut dire que j’avais échangé ce livre contre un demi-paquet de clopes (des Camel). Le type avec le restant de cigarettes était un être assez biscornu, un pré nerd fan de maquettes avec des lunettes pleines de gras et qui cachait chez lui, sous le matelas, des revues pornographiques importées d’Espagne. L’olibrius à ses heures perdues tirait à la carabine à plomb sur les oiseaux environnants et chose plus problématique... parfois sur les passants !! Du haut de son 17 étage ce type à proéminentes lunettes carrées, le visage couvert d’acné se prenait pour le maître du monde ! il doit être cadre chez EDF... ou... mort à présent.

6 juillet 2009

Vaniteux

Je vais emmètre une somme de banalités, je suis une somme de banalités paonnântes. La suite demain.

30 juin 2009

Capillaire

Avez vous remarqué que les « gens de droite à cheveux longs » étaient en moyenne plus stupides que les autres ? Comment expliquer cet étrange phénomène à vos enfants ? La science étant ce qu’elle est, mystérieuse et me dépassant de plusieurs coudes, je n’aurai aucune réponse à leur proposer. En attendant ma calvitie avance, indéniablement.

27 juin 2009

Contemplatif

Le contemplatif est en perpétuel mouvement , une succession de transports intimes, d’émotions fluides, qui l’arrache à la tyrannie de la hâte.

26 juin 2009

Bambi

Il était déjà mort à l'âge de quatre ans lorsqu’on a commencé à le montrer comme animal savant. Il ne vivait qu’exhibé, l’exhibition achevée il n’était qu’un fantôme, un fantôme de quatre ans, ad libitum… Je ne sais pas ce que vaut un fantôme de quatre ans, on ne juge pas un fantôme de quatre ans.

25 juin 2009

Oisif

Il n'y a rien à faire.

Que diluer l’âme,
Vers la disparition.

24 juin 2009

Lacrymal

Le « Journal » de Valery Larbaud vient de paraître : 70 €, 1600 pages. S’il n’y avait pas la faiblesse de mes moyens, je l’achèterais. S’il n’y avait pas l’épaisseur du volume, je le volerais. En attendant, je pleure.

20 juin 2009

Décevant

Hier j’évoquai chichement Cesare Pavese et mon manque global d’enthousiasme devant son Bel Eté. Aujourd’hui j’ai péniblement achevé la lecture de la première partie de cet ouvrage et je pense que je vais en rester là. Je n’y trouve décidément pas mon compte, m’embourbant ad libitum dans le manque d’intérêt offert par cette histoire molle et sans traits saillants – le plat non voulu reste plat et il n’y a guère lieu de pisser sur quiconque – On résumera l’intrigue en disant que c’est une histoire de poulettes qui grandissent, découvrent l’amour, et trouvent que décidément la vie n’est pas si simple que ça. (l’âge est là doucement, les poils moins). Dans le creux d’un tel brouet certains auraient pilé du bon, mais Pavese non ; rien, nada, bagatelle pour rien du tout... juste une petite musique un peu moche, mignarde avec des de et des qui qui crissent tous les trois mots (faut-il une nouvelle fois pendre le traducteur ?) . J’essayerai d’achever cette lecture, plus tard, certainement un jour de désœuvrement et d’inactivité létale. En attendant j’entame un beau succès d’hypermarché : les mémoires de Claude Lanzmann. Pour l’instant c’est très bien, il faut dire qu’il y a de la matière à triturer.

19 juin 2009

Alcoolisé

Le Garnier achevé et bien achevé j’ai entamé la lecture du Bel Eté de Cesare Pavese. J’en ai lu une centaine de pages tout en me sifflant deux, trois Coronas à l’ombre du jardin. Les Coronas étaient fraîches, le Pavese un peu emmerdant. Une histoire plan-plan de pimbêches vaguement pucelles. J’envisage la suite avec un peu de crainte, le « romanesque » m’endort de plus en plus et j’aurais peut-être dû m'orienter vers le journal de Cesare : Le Métier de vivre qui a de très bons échos ici ou là...

NB : 446 pages, livre de poche 1969, trois courts romans ou trois longues nouvelles, j’ai lu 82 pages et bu trois bières, il me reste donc 13 bières à boire et 364 pages à lire. Problème mon pack de Corona est vide. J’ai vais donc me rabattre sur celui de Grimbergen.

17 juin 2009

Vétérinaire

Achevant la lecture du nouveau livre de Philippe Garnier : Freelance - Grover Lewis à Rolling Stone, je ne pouvais taire cette croquignolette anecdote :

« Ecoutez tous, les mecs il faut que je vous raconte cette histoire sur Bob (Mitchum). Il était en train de se faire cette poulette une fois, voyez. Il était en selle, là, et ses couilles se balançaient, en l’air comme ça. Et le chien de cette poulette saute sur le lit et prend ses couilles dans sa gueule. Enorme fils de pute »
« Un croisement danois et bull mastiff », précise Mitchum.
« Comme un poney ! »
« Enorme, qu’il était, l’enfoiré. »
Mitchum acquiesce. « Ouais, énorme, avec des yeux jaunes ! »

Voilà.

15 juin 2009

Ponctuation

Quant au coq, je suis l’âne.

9 juin 2009

Pipe

Alors que tout était réglé comme du papier à loustic, je ne sais plus où j’ai rangé mon référant pipe !

8 juin 2009

Sexuel

Dîné dans un restaurant macrobiotique norvégien en compagnie d’une pimbêche simili cultureuse qui m’a refusé un cunnilingus post varechs arguant d’un courant d’air venant des cuisines. L’air hagard je me suis assommé au coin de la table (formica) en me suis relevé presque penaud devant l’assistance. Courroucé, et sans aucune autre forme de procès, je suis alors rentré sur le champ « at home » où je me suis fini à l’aquavit en me remémorant cette sinistre conne sûrement nostalgique du vent létal et de la position du missionnaire…

Ethnologue

A Bornéo les jeunes Dayaks qui n’ont pas encore tué se précipitent en ville et, au gré de leur humeur, trucident les quidams environnant. Ayant ainsi gagné la vie éternelle ils se tiennent alors tranquilles. On les retrouve même serviables devant le touriste intrépide et curieux (de chasseur de tête).
Chez les Shans des hauts-plateaux il n’y a rien de bon à être occis par un éléphant qui passe car ce trépas là vous prive du paradis. - Il y a plus de félicité à être dévoré par un tigre car on devient à son tour tigre -. Les femmes Shans mortes en couches connaissent, elles, une éternité pour la moins désobligeante : elles se transforment en lamies et hantent les tombes. On les enterre, pieds retournés, talons en avant.

Dans l’archipel des Mariannes la mort violente conduit en enfer ; la naturelle au paradis.
Dans certaines parties de l’Océanie, le sort des trépassés en joué en famille : pair c’est le bonheur éternel ; impair, le perpétuel anéantissement.
A Tahiti les âmes s’en vont au hasard, sortent des corps, se dirigent vers une plaine… Là, il y a deux pierres. Selon que l’âme touche l’une ou l’autre pierre en premier, c’est soit la vie immortelle, soit la sempiternelle mort.

NB : Les lamies sont des démons ou spectres ayant la tête d'une femme et le corps d'un dragon ou d'un serpent. Ce délicat sobriquet nous vient de la reine de Libye, Lamia, qui fendait le ventre des femmes enceintes pour mieux se nourrir de leurs embryons.

7 juin 2009

Artisanat

Je suis retourné en invisible chez le taxidermiste, la paille avait mauvais goût.

4 juin 2009

Démocrate

Sur l’affiche de la « liste antisioniste » fomentée par le comique Dieudonné : à tous les râteliers ça rigole devant mais moins dans le fond (Sûrement des païens à flambeaux esthétiques). On a le droit de trouver déprimant ce benetton inversé .

28 mai 2009

Politicien

Kleber Haedens, Adios : Hardi hussard !

Beau « roman de formation ». Enfance étouffée par des parents plus guidés qu’une armée de cintres dépressifs. Découverte de la lecture, naissance de la sexualité (oui c’est un corps et il frémit !), jolies filles de chez Proust, de chez Bataille… Rugby (pas assez), tauromachie (bof), quiétude bourgeoise, mort qui rode et fin mélancolante (c’est un dernier roman). On oubliera la récente micro-polémique autour de Kléber Haedens car même si aveugle et honteusement détaché sous l’Allemand il n’y avait pas grand chose chez lui pour nous inciter à le fouetter plus que d’autres… avec Bébert, dans les caves de Sigmaringen.

Ps : Kléber Haedens n’est qu’un petit-maître élu de l’heureux petit nombre, vouloir lui offrir en hommage, lycée ou boulevard, me semble une sournoise manipulation de la droite UMP littéraire (Comme si ces gens là lisaient quoique ce soit).

25 mai 2009

Fantomal

Pour les plus craintifs et couards d’entre vous il faut savoir que les fantômes ne sont jamais belliqueux, qu’ils n’ont aucune volonté personnelle de vouloir nuire à quiconque et que de toutes les façons il suffit de pointer dans leur direction un objet métallique, un coupe ongle par exemple, pour qu’effrayés ils disparaissent aussitôt.

L’ex couard et intrépide tout nouveau chasseur de spectres pourra donc lire sereinement l’annuaire des fantômes anglais publié par la Scientific and Fantastic Society de Bristol, ce bottin, qui est aussi une mine, recense près de deux mille fantômes avec le caractère de chacun, ses manies et ses heures et lieux d’apparition préférés.

Spectral

Le grand médium Ecossais Daniel Dunglas Home n’avait lui pas besoin d’un quelconque bottin pour partir à la chasse, il faisait apparaître fantômes, spectres et autres esprits quand il le voulait et où il le voulait, avec et sans lumière. Des mains venaient vous frôler le visage, une musique inconnue s’élevait de nulle part et le frisson était là. Les diverses prouesses à base d’ectoplasmes furtifs de Daniel Dunglas Home furent vérifiées et tamponnées par l’université de Harvard et elles éveillèrent l’intérêt de William Crookes, l’homme qui en isolant le thallium fut à l’origine de la physique nucléaire. William Crookes outre la physique et la chimie était un éminent paranormaliste devant l’éternel et il n’en était pas à son premier coup d’éprouvette venu, par exemple on le voyait souvent tourner autour de Florence Cook le plus charmant médium sur le marché. Enfin tourner, pas comme un spectre furtif, je me comprends… tout entier.

24 mai 2009

Bucolique

Sur l’herbe détrempée j’ai dessiné un profond soupir et me suis dissout dans la rosée.

Une chimie, douce, limpide noyant ma chair jusqu'ici d'homme de cette étrange nouvelle chair végétale.

23 mai 2009

Noctambule

La nuit entière. Décolore et avale ses étoiles mates.

18 mai 2009

Enigmatique

Chose énigmatique, comment conjurer nos instincts ?

17 mai 2009

Capri (c’est fini)

Outre l’île de D.H Lawrence, de Rilke, du maréchal Rommel, de Lord Alfred Douglas (le fiancée du pirate Oscar Wilde) , de Malaparte, de Gorki et de toute une cargaison d’écrivains tordus et plus heureusement invertis les uns que les autres, Capri fut aussi l’île de l’industrie en villégiature ! Ainsi Fritz Krupp, le « roi du canon », y construisit lui-même une garçonnière en bord de falaise. C’est là qu’il se suicida en 1902 lorsqu’un journal malveillant, et socialiste de surcroît, révéla son homosexualité plus que tangible. Notre royal artilleur avait pris la charmante habitude de fréquenter les grottes de l’île accompagné par quelques vigoureux garçons du cru avec lesquels il s’adonnait à de très peu chrétiennes « bacchanales sexuelles ». Malheureusement comme il n‘y a pas que le vent et la mer pour faire taire les voix s’échappant des cavernes, un écho grandissant fut le tombeau de notre capitaine d’industrie qui ne méritait pas une telle vengeance des Dieux.
Histoire de laisser les canons canonner en paix on étouffa le scandale en maquillant le suicide en crise cardiaque.

Capri fut également l’île de du Baron Jacques d'Adelswärd-Fersen. Comme tout écrivain (et même l’industrie) Il y fit aussi construire une villa bien à lui: la villa Lysis. Notre Fersen était le descendant du « beau Fersen » l’amant de Marie Antoinette. Poète chantre du rose et opiomane réputé il avait grandi dans le Paris de 1890, le Paris des décadents , et semblait avoir Robert de Montesquiou pour modèle. Après trois quatre scandales dont je vous épargnerai les détails notre baron s’était réfugié dans sa villa capriote en compagnie de quelques Apollons ; certains en bronze, d’autres plus palpables et vibrionnant. Un soir d’orage il semblait se prélasser, vêtu d’une robe de soie rose, sur les coussins roses de sa fumerie d’opium souterraine, lorsque l’un de ses vibrionnant Apollon le retrouva à demi inconscient : « Combien de grammes ? » hurla l'Appolon ! « Cinq », chuchota Fersen, et puis il mourût.

« Ce soir, je Chante l'opium,
L'opium illimité, l'opium immense...
Et je veux, rituellement, faire les révérences
Aux esprits des vieux fumeurs...
Conduisez donc mon pauvre cœur
A travers les splendides palais funéraires ;
Là je vivrai. Là je prierai ;
Gardé par les taciturnes colosses de pierre »


Nb : La fille de Krupp se prénommait Bertha, c'est elle qui a donné son nom au fameux canon allemand de la non moins fameuse « Grande Guerre. »

Ps : Bien avant Fritz Krupp notre Marquis De Sade à nous avait déjà pratiqué les grottes de Capri, mais c’était avec des filles.

10 mai 2009

Interlude

Juste ci-dessus, très haut, une flèche, une flèche qui rallonge, glissades, tombera, tomber, là... si... si de si...... crac! Le coup! De cette intoxication verbale hache une faune de tentation.

6 mai 2009

Hiboux

Il faut savoir qu’Alfred Jarry habitait avec ses hiboux apprivoisés, au 78, boulevard de Port-Royal, surnommé par lui-même le « Calvaire du trucidé » il en fut expulsé, en août 1897.

1 mai 2009

Célibat

J’épouserais, par amertume, l’une de ces jeunes filles niaises et laides qui attendent le malheur sur une chaise de bal.

30 avril 2009

Misogyne

Jugeons Ludivine Sagnier sur pièces :

Les seins sont époustouflants, les fesses d’un gabarit plus qu’acceptable. Bref, tout pour ravir l’érotomane qui sommeil en chacun de nous.

Il me reste une Vahina Giocante encore un peu fraîche. Faut-il que je vous l’emballe avec ?

28 avril 2009

Boulevard

Cocteau (Jean) et les parents terribles :

« Un seul détail obligatoire : Les décors, très réalistes, seront construits assez solidement pour que les portes puissent claquer. »

Des portes qui claquent, du mordoré sans UV et des zigotos vaguement incestueux qui s’agitent dans le fond. Du bon théâtre écrit voir de la « poésie de théâtre » comme disait l’autre ébouriffé cocaïnomane.

14 avril 2009

Décevant

Je suis décevant est de plus en plus décevant (et vide.)

7 avril 2009

Cacochyme

Le nouveau dernier Eastwood : Gran Torino (c’est une voiture) Un peu expectorations et grognements, un peu démonstratif, un peu de droite communauté et bactéries, un peu trop nœud fordien pour être malhonnête, un peu masochiste (as usual), un peu (souvent) émouvant, un peu (trop ?) testamentaire. Avec beaucoup de peu c’est quand même un bon film, avec deux trois séquences magnifiques (la « plongée » chez les H'mongs, le merlan transalpin et cette façon de faire durer le plan dans la tôle d’une baraque de chantier.)

NB : Je me demande comment le vieux Clint fait pour ingurgiter autant de bière(s) sans être plus ballonné que ça.

2 avril 2009

Létal

Les nouvelles de Marcel Aymé (tout le toutim chez Quarto) sont pour l’instant assez décevantes, cocasses sans plus, pas assez maîtrisées dans le sens de l’œuf tout à fait concocté, la maîtrise viendra plus tard… enfin je suppose. En attendant, à l’instar du chevalin d'outre-quiévrain, je me surprends à hennir un ferme et sonore : « au suivant ! »

Et là c’est la tuile ! Giono et ses deux cavaliers dans l’orage… coma quasi létal ! Giono est merveilleux en panthéiste amoureux de la nature, de l’inanimé, mais dès que l’animé (l’humain) pointe son nez voilà d’obscures histoires de cavaliers vaguement lutteurs en plein soleil… Avec du sursignifiant à foison, de la lourdeur métaphysique au coin des pages et un style, plus que minéral : lapidé par la lourdeur du symbolique.

NB : Quand Giono se contente de décrire les pierres et quand il oublie de « penser » c’est magnifique.

22 mars 2009

Madeleine

Jeune, con , myope et n’ayant de surcroît jamais trempé la moindre pâtisserie, je confondais Madeleine Renaud et Madeleine Robinson.

21 mars 2009

Musical

Gorecki est plus emmerdant qu’une assemblée de néo hippies dégoisant sur les mérites comparés de God speed you black mon fondement et d’Emerson, Lake & Palmer. Le groupe des six est mieux, surtout Germaine.

14 mars 2009

Panthéiste

Lumière d’été, splendeur mordorée.

Le « poétique » est chez Prévert, la poésie chez Grémillon. La lourdeur sociétale chez Prévert, le cosmique et le panthéisme chez Grémillon. Le monde chez Prévert, le monde des sentiments chez Grémillon. Bref des deux il faut préférer Grémillon.

Ps : C’est un grand film malade. Une grippe sournoise avec un virus A facilement localisable : Pierre Brasseur, cabotin plus que de raison.

Nb : Le scénario et les dialogues sont de Prévert (Jacques) le film est de Grémillon (Jean).

12 mars 2009

Négatif

Porte bien son non, lacaniserai-je .

11 mars 2009

Poulpes

En plein dans les poulpes de Raymond Guerin. Raymond le septique (Monsieur Hermès, le grand Dab..) les pieds dans la fange d’un stalag peu ragoûtant. Campement à miradors brumeux où l’homme se voit réduit à ses plus inévitables et élémentaires fonctions eupeptiques : un tuyau rien de plus, mais percé le tuyau… Remarquez tout cela tombe bien puisque Guerin est un bon plombier, l’écrivain des sécrétions, le chantre moite des évacuations diverse et variées : sperme, urine, merde, vomi et autres joyeusetés plus ou moins sudoripares…

Outre cette curieuse symphonie, boyaux éructant et membres chuintant, le récit de Guerin est pour l’instant très bien, farci de verve célinienne, comique et plein d’humanité ; l’homme ne se résout pas à se voir ainsi réduit à n’être q’un tuyau pour rien, alors l’homme lutte contre la plomberie, les miradors brumeux, les ombres en bottes luisantes et leurs hordes de canidés éduqués par et pour le mal… On se souviendra de Georges Hyvernaud, Jacques Perret ou Henri Calet ces autres chroniqueurs du stalag bien malgré eux… on n’évoquera pas Primo Levi ou David Rousset c’est une autre histoire… et bien plus que de la plomberie.

4 mars 2009

Rien

Plus je supprime, plus je trouve.

26 février 2009

Raide

Quittant un instant la grande génération de l’entre deux guerres (génération exhalant, selon certains, une tenace fragrance d’urine mal maîtrisée) me voilà seul face à l’homme de Roth. Une odeur de couloir d'hôpital et le son du sac mortuaire que l’on referme : ziiiiiiiiip ! Il faut bien que vieillesse trépasse.

23 février 2009

Nuance

A trop pratiquer la nuance on en devient petit à petit invisible. Pourtant ce chemin vers la disparition est ce qui fait le prix de tout écrit un peu vibrant.

21 février 2009

Voilà

Aucun contact n'est possible, la fièvre, les os broyés. L’abandon est agréable: son oeil souligné par un accent.

14 février 2009

Biscornu

Au mitan de Jérôme je ne crains pas d’affirmer haut et fort que Jean Pierre Martinet = Dostoïevski + Gombrowicz + Boulgakov + John Kennedy Toole + Beckett + Chaval + Munch + Jean-Marc Reiser (ce qui ne gâche rien).

PS : Chez Martinet, chose étonnante, Paris est une ville russe… chez Martinet, autre singularité, les soliloques noyés forment une curieuse charpente biscornue.

4 février 2009

Cinéphile

Je n’ai jamais dormi à Moullet alors qu’à Leone toujours et même pire qu’à Antonioni.

1 février 2009

Râteau

Finissant d’arpenter la terrible cosmogonie cowperienne :

« Un lourd silence s’abattit entre eux et recouvrit les plis transparents de la nuit comme un enfant mort étendu sur les genoux de sa mère »

Peut-ont accorder la moindre confiance à un écrivain se fourvoyant ainsi dans le plus plombé-plombant qui soit, un écrivain si sinistre et si dépourvu d’humour ? Paradoxalement après la lecture de Givre et Sang, je répondrais oui car ce qui compte chez Powys ce n’est pas la rigolade mousseuse sur le dos du lichen, mais plutôt le lyrico-cosmique, l’élémentalisme et l’eternelle revanche de l’inanimé.

« Avant la fin du jour, quelque chose changea visiblement dans la texture terne et décolorée du temps. Les flaques des chemins se transformèrent peu à peu en glace pourrie. Une mince couche de givre se figea sur les mares et les fossés des prairies. Des dessins pareils à des hiéroglyphes apparurent dans la boue des sentiers écartés. Au sommet des taupinières fraîches, se croisaient des empreintes qui trahissaient des passages plus impalpables encore que des traces de souris ou d'oiseaux, des traînées d'escargots ou de vers de terre. Les feuilles mortes qui s'étaient mollement amassées à l'entrée des vieux terriers moussus, ou sous les champignons à l'orée des bois, étaient maintenant soudées par un mince filigrane d'une substance blanche et cassante comme un métal qui tinte. Les filaments de brume suspendus aux roseaux jaunes au fond des fossés se durcissaient en frêles glaçons.(...) Un peu partout, se faisaient entendre des frémissements, des resserrements et des craquements légers, tandis que la croûte de la planète s'abandonnait à la contraction immobile du gel. »

NB : il n’y a qu’une seule chose de potentiellement drôle dans Givre et Sang c’est un outil : le râteau qui trucide le héros, on le retrouve inanimé (le râteau) trois pages après son funeste usage et le roman devient comique pendant un quart de phrase.

27 janvier 2009

Lapin

Je suis passé à côté d’un John Updike encore chaud sans éprouver l’impérieuse nécessité de l’ouvrir. Le temps et la curiosité me travaillant petit à petit c’était pourtant devenu un projet de lecture plausible. J’écorcherais donc bientôt un lapin froid, la peau d’un côté, le reste de l’autre.

J’attaquerais par le cœur.

25 janvier 2009

Volleyeur

Ä l’école j’étais une grande chose molle, les filles me battaient au 100 mètres, le temps de réagir au coup de sifflet, et vlan ! elles s’envolaient ! Je me vengeais lors des parties mixtes de Volley-Ball, où sans même sauter, je smashais sur le museau de ces petites catins !

23 janvier 2009

Vivisection

La saison est aux frimas c'est pourquoi, histoire de rester ton sur ton, nous arpenterons Givre et sang cette terrible cosmogonie cowperienne. Au menu : vivisection et panthéisme, panthéisme et vivisection, que du bonheur sous le grésil.

NB : Il n’y a rien de plus beau que la « nature » chez John Cowper Powys.

20 janvier 2009

Impressionniste

La vie se trouve de temps à autre loin des événements corporels évidents, le sexe par exemple. La vie éclabousse bien au-delà de ce mince canal, elle découle d'une profondeur qui semble oublier le corps. Le sentiment d’être au monde n'est plus alors aperçu à travers les multiples strates du consenti-ressenti, il se révèle dans l’impression, éclat, lumière traversant des anatomies limpides.

18 janvier 2009

Pianistique

Gould chez Mozart c’est plutôt Mozart chez Gould.

17 janvier 2009

Présomptueux

Les sens en hautes flammes déployées
le rêve mat d’une vie irrésolue
mais comme des nuages désœuvrés
nous avons trébuchés vers l’éphémère.

14 janvier 2009

Nain

Etant raisonnablement pervers, et pas du tout zoophile, je préférerais toujours la vision de Gene Tierney à celle d’un nain posé sur un poney.

9 janvier 2009

Pédestre

La marche est une vertu, le tourisme un péché mortel.

8 janvier 2009

Gaulliste

Le Général était un antimachiniste notoire. A Colombey il causait avec les bûcherons et délaissait les serruriers.
Apres la conférence de Yalta, Staline lui fit projeter un film où quelques glorieux éléments de la glorieuse armée rouge massacraient quelques nazis hagards (c’était bien mérité.) A chaque fois qu’un Allemand tombait, trépassait, Staline serrait le genou du Général jusqu’à lui faire un bleu. « Finalement, dit-il, j’ai dû retirer ma jambe. »
Voilà.

7 janvier 2009

Nocturne

La sainte, l’ineffable, la mystérieuse Nuit.

4 janvier 2009

Ethylique

Au deuxième jour des Anthestéries athéniennes, on confiait à chaque Athénien une outre de vin : il s’instituait alors un genre d’espèce de tournoi plus éthylique qu’athlétique ; le vainqueur était celui qui avait le premier vidé son outre. Le lendemain le troisième jour des Anthestéries athéniennes (la fête des fleurs ) était consacré aux marmites (la fête des marmites) ; quand on sait que dans ces marmites là il y avait l’âme des morts qui flottait, on frémit rétrospectivement et, pour se rassurer, on débouchonne un Guigual qui n’attendait qu’à être débouchonné.

Loin des Athéniens zigzagants outre en main, lors des Purim, le Talmud enseigne que l’on doit boire jusqu’à ne plus reconnaître l’un des deux cris particuliers à la fête proposée : « Maudit soit Aman !» et « Beni soit Mardochée ! »

Chez les Chinois ancestraux on creusait des étangs que l’on emplissait de vin, sur ces étangs on aurait pu faire tournoyer des navires.

3 janvier 2009

Gulliver

Sullivan's Travels de Preston Sturges.... soit, en gros, un proto bobo chez les hoboes. Dialogues crépitants et étincelants. Vraie fausse comédie grinçante mais vraie tragédie drôle… toujours ironique, sur les autres, mais surtout sur elle-même ; avec sa propre critique interne, mais sans être du post machin bidule démiurgique, plutôt de la malice bien placée, au-dessus de la morale, un peu à côté de la satire.
Veronika Lake est délicieuse.

2 janvier 2009

Deleuzien

Ajoutons que j’ai survolé plus de milles plateaux et que cela ne fait pas un pli.