23 janvier 2018

Engagé

Dans l'inépuisable série « littérature et engagement » ces quelques lignes du camarade Aragon : « Ce prix porte le nom du plus grand philosophe de tous les temps ; de celui qui éduque les hommes et transforme la nature ; de celui qui a proclamé que l'homme est la plus grande valeur sur terre ; de celui dont le nom est le plus beau, le plus proche, le plus étonnant dans tous les pays pour tous ceux qui luttent pour leur dignité, le nom du camarade Staline. » Sinistre n'est-ce pas ? Les débuts du petit Louis n'avaient pourtant presque rien de sinistre. Le Traité du Style et le Paysan de Paris sont d'un tonneau assez léger, ils ne préoccupent pas de faire le bonheur du peuple et c'est très bien ainsi. Aurelien est un beau témoignage sur l'immédiate après première guerre mondiale (le Gilles de Drieu se voudrait d'un tonneau avoisinant). Les Voyageurs de l'impériale et la Semaine sainte sont presque séduisants, presque sans graisse, presque hypocalorique … Comment Aragon en est-il arrivé là ? Une somme de lourdeurs, croire qu'il y a du bien et du mal un peu partout, et puis vivre, vivre est un problème.

20 janvier 2018

Inhibé

J'ai guéri un peu de ma timidité en laissant affleurer ma bêtise. C'est un bon remède.

12 janvier 2018

Intimidé

« C'est le propre des timides que de rire ou de sourire niaisement au mauvais moment, et de ravaler leur salive pour tout à coup laisser échapper un flot de formulations hasardeuses qui passent pour de l'injure, du mépris, de l'arrogance. La parole nous devrait être interdite, à nous les timides ; elle devrait s'étrangler en nous. Nos vies et la vie des autres en sauraient adoucies. » (Frédéric Pajak, Manifeste incertain)

6 janvier 2018

Herbacé

Je n'éprouve plus rien en dehors des variations de température, je suis une plante, je bascule petit à petit dans l'inanimé.

5 janvier 2018

Attristé

Aharon Appelfeld n'était pas un « écrivain de la Shoah » c'était un Kafka sans tuberculose qui aurait vécu après avoir coudoyé la barbarie. Il est mort hier, il y a de quoi être triste.