31 août 2009

Pneumologue

Ne pas hésiter à déboutonner un hypothétique symposium sur les grands classiques du sanatorium. Outre La Montagne Magique et ses trépassés qui dévalent là, raides, tels une assemblée de bobsleighs peu profilés, ne pas oublier le Siloé de Paul Gadenne, livre jumeau de prime abord, mais où Mann vise haut, métaphorique global à bouts philosophiques, Gadenne est plus au raz de l'intime… moins en altitude, mais plus touchant… Je ne parlerais pas ici des très mal pensants, Schultz et Bernhard, ce dernier écrivant époumoné jusqu’à la dernière expectoration.

28 août 2009

Elapidé

Le naja hindou, à coup dilaté, prend son bol de lait, sans crème. Pour le reste, c’est un animal très sobre. Un lapin toutes les six semaines, pas plus.

26 août 2009

Nabokovien

« Il y a une espèce de papillon, les palingenia, dont on n'a jamais vu la femelle. C'est qu'elle est fécondée avant même d'avoir pu se débarrasser de son corset de nymphe, et qu'elle meurt, les yeux encore fermés, mère à la fois et poupon en maillot. »

(Remy de Gourmont, Physique de l'amour)

25 août 2009

Dandy

Les Polynésiens, avant le christianisme, avaient l'heureuse habitude, quand ils restaient debout, de tenir à pleines mains leur scrotum, la verge pendante entre deux doigts, dans une attitude de dandy sauvage. C'était le bon temps.

24 août 2009

Anthropomorphique

La réserve de la vierge devant le quadragénaire érotomane est d'une pudeur bien modérée si on la compare à la fuite éperdue de la jeune taupe devant la vieille taupe en rut.

23 août 2009

Pompidolien

La Crève de Nourissier François. Terriblement barbu, terriblement de l'Académie Goncourt, terriblement peu à la page. Malgré tout et sous l'engourdissement, derrière l’anxiolytique pompidolien, quelque chose qui accroche en bien. Ne me demandez pas quoi ?

10 août 2009

Nyctalope

Je suis de la même inconsistance, que votre vue volatile, terriblement intense. Bien qu'elle me couvre de volonté ajourée.

6 août 2009

Ombrageux

Si tout ce qui nous est intérieur nous apparaît aujourd'hui tellement obscur, solitaire et informe, combien en sera-t-il autrement quand cet obscurcissement sera derrière nous, et rejeté ce corps d'ombre! Nous serons satisfaits de jouissances comme jamais, car notre esprit a souffert privation. (Novalis)

2 août 2009

Voyageur

A Galway (Connacht) les trognes sont rougeaudes devant les pubs, les averses grises et le morale humide dans les chaussettes. Un peu plus au sud, les falaises de Moher sont bien hautes. A leurs sommets les bons samaritains ont planté des panneaux bleus avec une numéro de téléphone inscrit dessus ; le suicidé potentiel peut donc se rassurer avant un éventuel saut fatal. Juste à côté une stèle se souvient de tous les sauteurs abîmés… Il faut donc en conclure que les panneaux compatissants ne sont pas très efficace devant la détresse et le précipice réunis.

PS : Ah oui sinon ! Question Irlande, il faut lire Nicolas Bouvier et les îles D’Aran.