26 mai 2011

Chinois

Cher M Hermès,

Tenez aujourd'hui J’ai eu la malencontreuse idée de porter ces chaussettes chinoises que j’avais achetées pas plus tard qu’il y peu chez un grossiste en textile à bas coût. Je dois dire que quant aux chaussettes j’aurais dû rester si ce n’est national tout du moins non exotique, car me voilà avec deux belles plaques d’urticaire sur chaque mollet. Ces deux plaques on beau être amusantes un moment (tiens des plaques!) et d’une symétrie à peu près parfaite elles forment tout de même une sorte de problème puisque j’ai passé ma journée à me frotter les mollets. Sinon j’ai failli rouvrir le Journal de Stendhal, mais je l’ai laissé choir au bout de trois pages, la motivation n’était pas vraiment là et toutes les façons il fallait que je me gratte les mollets, c’était une nécessité et chacun sait que nécessité fait loi.

Bien à vous.

20 mai 2011

Ferroviaire

En Amérique les trains Pullman ne valent pas nos Wagons Lit, la promiscuité y est gênante, si gênante que l’Américaine moyenne est, parfois, obligée d’arpenter les couloirs en tenue légère. Quand on connaît la légendaire pudeur moyenne de l’Américaine moyenne, on a tout lieu de trouver cela moyen.

13 mai 2011

Fatigué

Lorsque je ne suis pas las et que la fatigue n’est pas là non plus je peux parfois développer deux trois idées, oh ! pas si savantes que ça, mais deux trois idées quand même. Par contre lorsque la fatigue est là et que je suis bien las, je ne suis plus qu’un corps ahuri où rien ne passe plus par le cogito, mais où tout passe par la sensation. Cet état d’extrême fatigue entraîne certainement d’incontestables et rares éclairs d’intelligence chez certains, mais la plupart du temps chez moi c’est l’intellect d’une méduse plus lymphatique que stupéfaite qui surgit mollement. Voilà un problème (ce court paragraphe en est la preuve).

11 mai 2011

Anglomane

« … un gentleman, un vrai, c’est bien près d’être, voyez-vous, le type le plus sympathique qu’ait encore produit l’évolution du pitoyable groupe de mammifères qui fait en ce moment quelque bruit sur la terre. Dans l’effroyable méchanceté de l’espèce, les Anglais établissent une oasis de courtoisie et d’indifférence. Les hommes se détestent ; les Anglais s’ignorent. Je les aime beaucoup. »

(André Maurois, Les silences du Colonel Bramble)

10 mai 2011

Opportuniste

Le meilleur nomment de la journée ? Le matin entre 9 h et 11 h (plus précisément 10 h 30). L’air est encore frais et l’ambiance est pour l’essentiel monacal. Aucun bruit, les enfants à l’école (qu’ils y restent !) leurs parents sont au labeur (qu’ils y restent aussi !) et il n’y a que quelques oiseaux pour nous rappeler la banalité du vivant (et du faiblement bruyant). C’est l’heure idéale pour ne rien faire, pour lire aussi, parfois…
Ne me parlez pas de la « tranche » comprise entre 17 h et 18 h 30, elle est absolument horrible et à tout du délire machiniste.

7 mai 2011

Pollué

Pittsburgh fait passer Düsseldorf, Rive-de-Gier et Saint-Chamond pour des campagnes parfumées où l’autochtone fume de longues pipes paresseuses dans l’air bleu. À Pittsburgh le ciel est chargé de méthane et l’on y croise des trains entiers remplis de métal en fusion ! Alors ne me parlez pas de l’industrialisation de la Ruhr et de la Loire, merci ! pff ! 
 

3 mai 2011

Fâcheux

Dans son si inutile Journal Inutile le vieux Morand est constamment fâcheux et d’une bêtise plus accessible qu’insondable. Il lui faut sans cesse faire son bileux en secouant de vilaines diatribes contre les juifs, les pédés et les lesbiennes… Et puis quand il évoque ses éjaculations, c’est assez dégoûtant, il faut bien le dire.