30 décembre 2016

Inspiré

Le 9 mai 1898, Jules Renard dresse sa tête comme les oiseaux le font au bord de leurs nids puis il dit d'une voix douce et gaie : « L'inspiration, ce n'est peut-être que la joie d'écrire : elle ne la précède pas. »

20 décembre 2016

Linguale

J'ai « roulé » ma première pelle pas loin de La Baule, à Pornichet. C'était en 1977, j'avais onze ans. Elvis Presley est mort le lendemain.

19 décembre 2016

Érectile

Nous sommes à Milan le 10 septembre 1811, l'ami Beyle se rend jusque chez un « traiteur » qui lui fait part d'une méthode secrète lui permettant de « bander » plus que de raison. La méthode qui est aussi une recette est très simple, il suffit d'avoir une tarentule à portée de main, de l'occire puis de la réduire en charbon et de la mélanger avec de l'huile d'olive. Le « patient » frotte ensuite la pâte résultant du mélange au pouce de son pied droit et le tour est joué, voilà une belle érection qui commence à poindre.

18 décembre 2016

Naufragé

« Sur un vaisseau qui fait naufrage, la panique vient de ce que tous les gens, et surtout les marins, ne parlent obstinément que la langue des navigations ; et nul ne parle la langue des naufrages.» (Armel Guerne)

16 décembre 2016

Arachnéen

La température extérieure étant ce qu'elle est une famille d’araignées a trouvé refuge dans la tiédeur douillette de mon petit intérieur. La plus grosse de ces bestioles, certainement la mère de famille, ayant la taille d'une mygale frileuse je ne sais pas s'il faut que je m’inquiète. En attendant, elle est rigolote et me tient bien compagnie.

15 décembre 2016

Pathologique

Cioran n'aimait pas Victor Hugo, que voulez-vous cette œuvre replète, cette vie trop remplie, rien de vraiment intéressant. Quant aux écrivains en règle générale : « L'idée de rencontrer des écrivains me rend positivement malade. Retrouver ses propres défauts en pire est intolérable. Et puis on ne peut supporter de plus vaniteux que soi. »

14 décembre 2016

Bio

Je bois une infusion à base d'aloe vera dans l'un de mes mug Keith Haring, dehors il fait déjà nuit, les temps sont bien mornes.

6 décembre 2016

Zombiesque

Parler d'outre-tombe est toujours plus facile, on évite la susceptibilité des vivants.

3 décembre 2016

Maçonné

On regardant par ma fenêtre je vois un mur, rien d'Est-Allemand, rien d'hivernal, rien du petit pan de mur jaune de Bergotte non plus…

1 décembre 2016

Hivernal

Le 9 décembre 1963 Cioran relit quelques poèmes d'Emily Dickinson. Il est ému jusqu'aux larmes. Il faut dire que tout ce qui émane d'elle a la propriété de le bouleverser. Le 10 décembre, de son lit, il voit passer un grand oiseau noir. Le 11 décembre il fait un rêve étonnant : Jacqueline Kennedy lui donne un coup de fil puis il se promène avec elle dans le bois de Sénart. Le même 11 décembre on retrouve trois squelettes dans la région de Lascaux, l'un d'eux a le crâne fracassé…

30 novembre 2016

Douillet

Finalement, mon vrai problème, peut-être mon seul problème, restera ma fainéantise. Pas ma fainéantise face aux choses que l'on peut soulever, non ma fainéantise intellectuelle, ce cocon lymphatique que je crée autour de moi et qui m'enferme dans une fausse quiétude douillette.

28 novembre 2016

Architectural

« Les grandes architectures de la nuit tombante : arcs de triomphe que formaient les branches au bout des avenues, labyrinthes des sentiers rafraîchis, stades des champs aux gradins de haies jusqu’à l’horizon, portiques et dolmens de nuages encadraient notre être enfant allant vers son destin… » (Jean Follain, Canisy)

26 novembre 2016

Souffreteux

L'avantage de la maladie c'est qu'elle permet la lecture bien plus que la non-maladie (je parle évidemment de la maladie non immédiatement létale).

10 novembre 2016

Enfantin

« Notre enfance s’est écoulée parmi des hommes socialement dérangés de leur position originelle, dans une époque historiquement dérangée, et elle a été remplie de désordres de toutes sortes ; et le désordre conduit à la souffrance, et la souffrance à la plainte muette, là fleurit la poésie. » (Gregor von Rezzori, Neiges d’antan).

8 novembre 2016

Amusant

Certains Indonésiens enterrent leurs décédés quatre ans après le trépas. Les cadavres ne sont plus que des sacs d'os qui font des bruits rigolos. Tout cela est très amusant.

24 octobre 2016

Déplié

« Et depuis, chaque jour, ou presque, je me suis découvert de nouveaux sens. Ma vie m’intéresse prodigieusement. Je me relève, je me déplie, je m’étends dans beaucoup de directions. On a été si longtemps assis sur moi... » (Valery Larbaud, Journal intime de A.O. Barnabooth )

4 octobre 2016

Modeste

N'ayant pas les capacités pour, je renonce d'ores et déjà à la postérité.

3 octobre 2016

Banal

« L'artiste qui cherche l'extraordinaire à tout prix et d'une manière constante lasse vite, car rien n'est plus insupportable que la monotonie de l'insolite. Il n'y a pas d'art véritable sans un minimum, que dis-je ? Sans une bonne dose de banalité. » (Cioran, Cahiers)

1 octobre 2016

Linguistique (bis)

Le gréco-salentin ne se parle pas, il se chante.

30 septembre 2016

Linguistique

Le toscan ne se parle pas, il se pleure.

29 septembre 2016

Zibaldonesque

« En littérature, on passe du néant à la médiocrité, puis de la médiocrité au vrai, et de là au raffinement… » (Giacomo Leopardi, Zibaldone).

16 septembre 2016

Vieux

je suis tellement vieux ; tellement vieux que je suis jeune, très jeune.

13 septembre 2016

Helvétique

L'air suisse se boit.

6 septembre 2016

Affectueux

Tout ce qu'il y a de bon à gagner d'un sot, c'est son affection.

1 septembre 2016

Chapeauté

« Je traite mon chapeau avec grande douceur et il me semble toujours aussi longtemps que je peux toucher mon chapeau, d'un tendre geste qui m'est coutumier, que je peux encore m'estimer un homme heureux. » (Robert Walser).


31 août 2016

Aérien

Le bang des supersoniques ne gâche jamais vraiment le ciel.

17 août 2016

Tuberculeux

Les sofas des sanatoriums ont toujours de bien curieux dossiers. On se demande bien pourquoi ?

12 août 2016

Chatouillant

Les chatouillements ne sont jamais un manquement aux règles de la bienséance. Pour ce qui me concerne je dirai même qu'ils sont l'un des rares agréments de l'existence.

25 juillet 2016

Festif

Je suis content, je suis festif, je suis dans ma fan zone de confort.

23 juillet 2016

Patinant

L’âge aidant la patine est sur moi, en moi.

22 juillet 2016

Monténégrin

Cetinje est une capitale historique égarée dans une cuvette de moyenne montagne. Le palais de l'ex-roi ressemble à une replète maison bourgeoise et un peu plus loin la tour en pierre où les habitants avaient l’ habitude d'accrocher la tête de leurs ennemis turcs somnole dans la brume.

20 juillet 2016

Tuberculeux

Les sofas des sanatoriums ont toujours de bien curieux dossiers.

3 juillet 2016

Infanticide

« Le petit caïman que sa mère mange retourne au ventre qu'il connaît bien ». (Jean Paulhan - Les Hain-Teny Merinas)

26 juin 2016

Étonnant

Remy de Gourmont est mort le 27 septembre 1915 – le jour où Blaise Cendrars perdit son bras – ce n'est pas rien.

18 juin 2016

Basculatoire

Je tangue au son d'une barcarolle basculatoire, le soleil est là, ma conscience s'envole en heureuses fumerolles. Le monde devra faire sans moi.

3 juin 2016

Libéré

L’électricité, le cuir, la sexualité débridée et les petits cachetons pris au débotté, la fin des années soixante avait tout pour elle.

31 mai 2016

Olfactif

Pour Alexandre Vialatte Mauriac est un olfactif mené par l'odeur. Ses romans sentent la résine, la table de nuit mal aérée et les vieux papiers de notaires. Les chambres des veilles filles y trouillotent le suicidé tandis que les paliers reniflent immanquablement la fuite de gaz : « …de temps en temps, il ouvre la fenêtre, et on voit ciel. »

28 mai 2016

Turgescent

Chinois et Coréen guérissent leur impuissance en ingurgitant de la bile d'ours noir séchée. Le viagra est mieux.

5 mai 2016

Cérémonieux

J'ai toujours beaucoup de peine à vouloir ranger dans ma bibliothèque un livre que j'ai aimé et avec qui j'aurai vécu quelques jours d'heureuse coalescence. Voilà comme une petite mort et des quasi-obsèques corrélatives où quoiqu’on en dise l’émotion est bien présente.

4 mai 2016

Dandyesque

Robert de Montesquiou me semble être le prototype du genre « ma vie c'est mon œuvre », voilà un garçon qui rangeait ses cravates et chaussettes dans une vitrine, comme dans une bibliothèque, et je ne vous parle pas du reste.

1 mai 2016

Montherlanesque

« Et là, sur un banc, parmi les femmes de chambre allemandes déguisées en nurses anglaises, les enfants, les mutilés, les moineaux, les satyres à l’œil douloureux, les retraités promenant leur catarrhe de banc en banc, je tire mes feuillets et j’écris mes bêtises, tandis que tournent autour de moi les petites filles, pleines de poursuites et de cris comme des hirondelles de septembre.» (Henry de Montherlant, le Fichier parisien)

30 avril 2016

Ensoleillé

Le soleil est une étoile qui tombe de l'azur et s’arrête aux bords de mon petit intérieur pour mieux briller dans mes rideaux. À tout bien réfléchir, cela n'est pas rien et pourrait presque expliquer ma présence en ce bas monde.

18 avril 2016

Ému

Chez Charles Du Bos le sensuel domine ; il n’est qu’un émotif ému par des « sujets intellectuels » et en aucun cas un intellectuel. C’est la simple remontée de ses émotions — profondes — qui tient chez lui lieu de pensée : « Le malentendu commence, par l’incompréhension de l’intellectuel-né, à l’égard de la sensation. Le miracle de la sensation c’est l’alliage de l’absolu de la précision, de l’unicité, de tout ce qui rend si bien l’adjectif unmistakable, avec une ouverture soudaine sur l’illimité. Les adversaires de la sensation se trompent à son sujet parce qu’en elle ce n’est jamais l’ouverture, mais la clôture (l’acte de clore) qu’ils voient. (Et je dirais — rejoignant ici un courant de pensée qui m’est familier — qu’il y a des sensations qui ferment au lieu d’ouvrir, mais ce sont les sensations intéressées, celles, à la recherche desquelles nous sommes partis, non point celles qui fondent sur nous.) Quand à la fin d’un de ses poèmes Hofmannsthal nous dit : “Et trois sont un : un homme, une chose, un rêve ”, il définit merveilleusement l’état propre à l’être de sensation. »

16 avril 2016

Désoccupé

La désoccupation étant l'une de mes non-activités favorites, il est bien possible que je n'aie vraiment rien pour moi.

15 avril 2016

Édouardien

Chez Saki il n’y a que les enfants et les bêtes pour être vraiment sympathique. Les « autres », le monde, cette société édouardienne que l’on griffe en sautillant, n’est qu’un aréopage de duchesses trop précieuses, de tantes acariâtres, de femmes légères et d’hommes si ternes qu’ils pourraient virer au beige clair sans crier gare. Il y a bien quelques dandies cyniques, mais ils sont plus drôles que sympathiques. Bref, l’antipathie règne, sans ostentation, toujours légère et sans semelles de plomb. 

14 avril 2016

Désabusé

« Dés que je me suis mis à réfléchir, j'ai pris le ton du désabusement et ne l'ai plus quitté depuis. » (Cioran, Cahiers)

29 mars 2016

Flottant

Valery avait un petit côté flottant. D’ailleurs, c’est ce qu’aimait chez lui le jeune André Breton, ce côté flottant. Il lui trouva ensuite des semelles de plomb sans voir celles qu’il portait lui-même. Il faut dire que Breton se trompait parfois. On ne lui en voudra pas trop, il est mort et s’agissant des morts nous n’avons rien à dire de mal. Valery, lui, est mort le 20 juillet 1945, il y avait encore des odeurs de feu d’artifice dans l’air.

23 mars 2016

Équilibré

Dans ma lointaine jeunesse, il m'est arrivé de « faire les vendanges » en la compagnie d'un rasta blanc et d'un sosie quasi parfait de Michael Jackson. Le rasta blanc fumait sans cesse de la drogue et zigzaguait entre les rangs de vignes tandis que le sosie de Michael Jackson effectuait des moonwalks un brin embourbés. Il y avait aussi un sympathique petit vieux édenté qui faisait le tour de France à vélo tout en ramassant noix, pommes et raisins. De nous quatre c'était certainement le plus « équilibré ».

15 mars 2016

Walserien

Robert Walser est certainement le seul écrivain dont je peux dire que j'aime toutes les idées, toutes les phrases, tous les mots, tous les points, toutes les virgules. C'est un frère.

12 mars 2016

Fluctuant

Je passe cahin-caha d'un entrain sautillant à la sensation d'avoir l’univers tout entier effondré sur mes épaules. Bref, je fluctue.

9 mars 2016

Frappé

Cioran ne saurait être frappé par le bonheur, il ne s'en relèverait pas.

22 février 2016

Dysphorique

Je n’ai que la dysphorie pour protéger mon intérieur. Alors, laissez-moi être dysphorique, je ne demande rien de plus. (Autres dysphoriques potentiels : Walser, Pessoa, Hohl…)

17 février 2016

Hindou

L’Inde de Pierre Loti est merveilleuse. Les éléphants centenaires se dandinent sous la lune comme des monstres mous. Les jeunes filles sont sveltes avec de grands yeux noirs. Les hommes, quant à eux, s’enveloppent dans de grandes toiles blanches, nouent leurs longs cheveux pour mieux s’étendre comme des ensevelis, devant les portes parmi les chèvres : « avec cette répulsion que les Indiens éprouvent pour coucher sous des plafonds ou des voûtes, ils s’endorment dehors, dans la nuit tiède et languide, saturée d’exhalaisons de fleurs et comme cendrée de poussière bleue ».

15 février 2016

Secoué

« Cette secousse – car ce n'est qu'une secousse ou, si vous le voulez, un coup de poing ou de nageoire sur le tambour de l'âme – il est inutile d'en décrire les effets si on ne les éprouve pas. On ne fait alors que de rire, et l'heure, je le répète, n'est pas du tout à cela, ni à rien qui soit du temps ou de l’élégance perdus sur le papier, ni à des caniches, ni à des dames, ni à du thé, ni à des verbiages et des radotages de hauts politiciens. Les temps n'appartiennent plus qu'à ceux qui se passent en silence des cartouches dans leurs poches, cherchant à droite et à gauche un masque ferme et ne le trouvant pas ; pensant alors à plus tard, à bientôt... mais il vaut mieux n'en pas parler. Elles étaient bien belles, à vrai dire, ces montagnes où s'appesantissait le train presque sur l'eau, entrant et sortant presque tout le temps des tunnels, ce jour où je fis tant de réflexions sur l'homme...» (Charles Albert Cingria, La fourmi rouge et autres textes)

8 février 2016

Baltique

Le balte de base croit volontiers aux forces surnaturelles. Ainsi, certains comportements sont à bannir en sa présence : siffloter dans une maison éloigne la prospérité, serrer la main d’un autre balte de base dans l’embrasure d’une porte est un signe d’hostilité (il faut le faire à l’intérieur de la maison ou, faute de mieux, sur le palier), allumer une cigarette à la flamme d’une bougie attire les mauvais esprits et chanter dans un sauna n’apporte que du malheur.

5 février 2016

Circonflexe

Mon âme blême est un gâteau que je mâche en rêve.

4 février 2016

Micrographique

Les microgrammes de Robert Walser n’ont été écrits que pour être écrits — et en aucun cas pour être lu — c’est pourquoi ils sont toujours dans la pleine liberté de toute chose n’existant que pour ne pas exister aux autres.

3 février 2016

Horloger

« Je regarde bien des choses pendant ma journée : la fourmi qui s'avance, les papillons qui construisent des triangles et des chemins, l'araignée qui descend, qui monte et qui attend, les fleurs qui s'ouvrent. Car je peux voir, moi qui passe et repasse toujours, les fleurs bourgeonner, grossir, trembler et s'ouvrir avec une douceur aussi puissante que le tonnerre. Toutes ces choses sont des horloges, et l'on ignore le cœur de ces horloges parce que c'est aussi un abîme. Il y a des milliers d'abîmes qui s'entrecroisent. Et vous dites voilà une fleur, voilà un chien, voilà un homme. Chaque fois que vous dites cela, vous prononcez un mot aussi grand que le ciel... » (André Dhôtel, L'Homme de la Scierie)

2 février 2016

Azimuté

Il faut bien admettre qu’Érik Satie était un drôle de zigoto. On ne nait pas à Honfleur par hasard, c’est une petite usine à zigotos (Alphonse Allais n’est pas le dernier des zigotos). On ne se produit pas comme second piano dans des cabarets sybarites comme le Chat noir ou L’Auberge du clou sans être un éventuel zigoto non plus. On ne rencontre pas Joséphin Péladan sans être blanc gris avec un chapeau mou, il ne vous fait pas « grand maitre de chapelle de la Rose-Croix du temple et du Graal » sans fleurer en vous une comète jumelle un peu toquée. On ne crée pas une autre église « l’église métropolitaine d’art et de jésus conducteur » sans être une comète chauve remplie de gros grains folingues. Il faut être aussi un peu zigoto pour vivre dans un réduit tellement réduit que l’on ne peut pas y tenir autrement que couché (un placard !). Et puis il y a cette chambre de bonne où l’on vie approximativement vingt ans, jusqu’à ce mort s’en suive, c’est un bon indice quant à la zigoterie présupposée. Je vous épargne la musique, celle pour l’ameublement, les gymnopédies, les bidules obliques, les machins oblongs, tout le tintouin…

25 janvier 2016

Emplumé

Cioran était fait pour l’exigu, l'infime or il admirait le gigantesque. Cela lui attirait des ennuis et même des malheurs aux conséquences inépuisables. Il passait outre, le colossal valait bien qu'il y laissa quelques-unes de ses belles plumes.

24 janvier 2016

Charmant

Chez Léon Paul Fargue les maisons portent de petits tabliers gris.

13 janvier 2016

Barbare

Pour Henri V une guerre sans massacres était comme de l'andouille sans moutarde. C'est sans doute pourquoi ce bon roi-là faisait égorger les chevaliers français que sa petite armée avait eu l'opportunité de faire prisonnier. Tout cela était un peu barbare, mais un homme de goût sait être barbare de temps à autre.

3 janvier 2016

Pluvieux

Erik Satie collectionnait les parapluies, il en possédait des dizaines et ne se promenait jamais sans un exemplaire de sa collection avec lui. Cependant lorsqu'une averse survenait, il n'ouvrait pas son parapluie, il le protégeait plutôt sous son veston puis il levait son visage vers le ciel avec une expression de rage.