24 décembre 2018

Festif

« La ville est vide, le ciel couvert, presque noir. On dirait l’attente d’une catastrophe. Réveillon selon mon cœur. »  (Emil Cioran - Cahiers, 24 décembre 1966)

11 décembre 2018

Magyar

Le hongrois est généralement un type robuste, mais assez nostalgique. Il faut dire que pour la robustesse il a de qui et de quoi tenir. Que voulez-vous il découle d'une peuplade qui des steppes d'Asie Centrale à l'Oural, de bords de la Mer Noire à la Pannonie ne cessa de gigoter pour mieux se fixer dans une plaine européenne, ou presque. Quant à la nostalgie, n'en parlons pas. Le hongrois primitif ayant eu bien du mal à tenir en place son descendant inconsciemment, ou pas, sera toujours nostalgique des territoires, qui l’on fait, mais qu'il n'a pas occupé ou traversé ( disons que le hongrois est nostalgique de sa steppe initiale).

10 décembre 2018

Asservi

Dans la Gaule romaine, le serf possédait une maison, une famille, un champ. La contrainte sociale glissait de ses épaules jusqu’ à la terre et il n'était donc plus vraiment esclave. Il le redeviendra un peu plus tard au temps des Carolingiens (qui était quoiqu'on en dise assez peu francs du collier). Évidemment, vous me direz que tout cela est très loin des « gilets jaunes » qui nous occupent et vous aurez raison.

2 décembre 2018

Peinturluré

Soutine avait la bonne habitude d'essuyer ses pinceaux sur ses vêtements : le résultat était inoubliable*. 

 *Merci Braudel

15 novembre 2018

Zoologique

Dans l'une de ses lettres Anton Tchekhov, parle d'une mangouste bien rigolote qu'il avait rapportée de Ceylan. Cette mangouste, qui fait peur à ses deux teckels Brome et Quinine et qui tire la barbe de son père finira un peu penaude dans un zoo moscovite. C’ est certainement l'un des « animaux d'écrivains » les plus singuliers que l'on pourra trouver sur le marché. Oh il y a bien ce homard que Gérard de Nerval promenait en laisse, mais nous sommes là dans des altitudes de croquignolerie animale quasi indépassable. Puisqu'il est question d'animaux et d'écrivains je me suis souvenu, allez savoir pourquoi, de quelques couples assez fameux : Maïakovski et son bulldog Boulka, Perec et et son chat Délo, Cocteau et son siamois Karoum, Céline et son gros matou Bébert, Céline et le perroquet Toto, Céline et la chienne Bessy, Houellebecq et Clément, Kurt Vonnegut et Pumpkin, Valery Larbaud et l'hippopotame du Jardin zoologique de Lisbonne. Ad lib.

1 novembre 2018

Saturnien

Sylvia Plath était indubitablement une très grande poète (je n’écrirai jamais poétesse). Cependant, elle n’était pas vraiment rigolote. Cette photographie où on peut la voir sourire tout en gambettes et chaussettes en laine trompe donc un peu l'ennemi.

14 octobre 2018

Raté

« Raté. Pour rater sa vie, il faut avoir souhaité une réussite. Qu'est-ce à dire ? Le raté est celui qui a renoncé à l’énergie de sa décision. Qui fait passer par les autres, par leur verdict, leur amour et leur haine, bref leur témoignage, ce qu'il eût dû garder secret. De la grande majorité des hommes nous ne disons pas qu'ils sont ratés. Mais de certains êtres qui donnent à leur situation anecdotique un je-ne-sais-quoi de regrettable. Il y a très peu de vrais ratés. De ratés réussis.» (Georges Perros, N.R.F. n°134, 1er février 1964)

2 octobre 2018

Primesautier

Ce mot de Kierkegaard chez l'ami Cioran (dans ses Cahiers) : « Je me suis lancé dans la vie avec une voie d’eau dans la cale dès le début. », croquignolet, n'est-ce pas ? Remarquez que les débuts de Rousseau étaient presque pires en mieux : « je naquis infirme et malade. Je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. »

27 septembre 2018

Autotuné

L'ondée passée, 
les fenêtres ouvertes à la fraîche, 
et derechef s'élève au loin,
le tohu-bohu autotuné des enceintes nomades,
que l'on aura connectées,
au débotté.

20 septembre 2018

Valétudinaire

Ayant « traversé la rue » je suis tombé sur ce graffiti un brin valétudinaire. Me voilà dubitatif.

16 septembre 2018

Voyageur

En avril 1890 Tchekhov entame un long périple qui le verra traverser Russie et Sibérie jusqu'à l'île de Sakhaline. Il commence par quelques verstes de navigation sur la Volga, visite Iaroslav et la trouve très sale – j'ai moi-même visité cette ville et je n'y ai vu que des jeunes gueux ivres de vodka et de bien nombreuses hordes de chiens errants – puis c'est Kostroma qui est plus jolie (je confirme). Après la Volga voilà la Kama, un fleuve d'un ennui extrême qui traverse des villes grises où les habitants semblent employés à la fabrication des nuages, de l'ennui et des palissades mouillées. Tchekhov poursuit sa route en train puis dans une voiture qui ressemble plutôt à une carriole brinquebalante, il passe par Perm, Iekaterinbourg, Tomsk (qui ne vaut pas un liard), Irkoutsk (la meilleure), traverse le Lac Baikal, voilà enfin l'Asie, le fleuve Amour, la Chine d'un côté, la Russie de l'autre, des canards, des rochers, des falaises, des paysages qu'il ne sera pas près d'oublier : « J'ai vu, à dire vrai, tant de splendeurs et éprouvé tant de délices que mourir maintenant ne me fait pas peur. »

6 septembre 2018

Techkovien

Le printemps 1889 que Tchekhov passe à Soumy en Ukraine loin des frimas moscovites pourrait être presque parfait. Le temps est splendide, les arbres couverts de fleurs blanches ressemblent à des « fiancées à la noce » ; rossignols, hérons, coucous et autres bestioles à plume s'égosillent à qui mieux mieux. On se lève tard, de l'eau fraîche jusqu'aux genoux on pêche des écrevisses à la main, on boit un peu, ou s'oublie. Bref rien d’assommant… Pourtant, cela ne durera pas, l'été arrive, il ne pleut pas, la canicule est effroyable. Le 17 juin Nikolaï, ce frère artiste soûlographe et poitrinaire qui l'accompagnait dans le midi, meurt. La tristesse est grande, mais la lumière toujours là : « Les funérailles ont été splendides. Selon la coutume méridionale, on l'a porté à bras dans l'église et de l'église au cimetière, sans croque-morts et sans sinistre corbillard, avec des oriflammes, le cercueil ouvert. Des jeunes filles portaient le couvercle, et nous, le cercueil. À l'église tandis que nous le portions, les cloches sonnaient. On l'a enterré dans le cimetière du village, très douillet et paisible, où en permanence chantent les oiseaux et flotte une odeur de chanvre d'eau ».

16 août 2018

Digressif

Cingria est un drôle de cycliste. Il se perd dans d’exquis chemins bitumés et nous nous perdons dans sa prose, souvent exquise elle aussi. Saute mouton et digressions, trébuchements et évanouissements, on oublie une ligne et nous voilà déjà ailleurs, dans un colimaçon baroque, des teintes déjà un peu orientales, Raguse c'est déjà un peu l'orient.

13 août 2018

Démissionnaire

J'ai longtemps eu la certitude que le monde s'ouvrait à moi, que je pouvais en disposer à ma guise, comme d'un « domaine ouvert ». Pourtant, l'âge aidant, je constate que c'est lui qui dicte sa loi et son bon vouloir. Une courte lutte s'est instaurée, n'en sortant pas vainqueur, il ne faut pas lutter avec le monde, j'ai décidé de lui laisser tenir la bride et mes aspirations se sont aussitôt déplacées ailleurs, plus haut, dans les limbes.

8 août 2018

Antipoétique

Pour Gombrowicz il faut que la poésie soit mêlée à d'autres éléments plus prosaïques. Qu'elle ne soit pas cette mélopée monotone et sans cesse sublime que l'on s'inflige comme on pourrait s'infliger un extrait pharmaceutique. Bref, la poésie devrait savoir éviter la pureté comme la peste et n'être que composite, trouble, abâtardie et au grand jamais cette essence pédantesque qui ne résiste jamais à l'épreuve du réel.

2 août 2018

Climatique

Pour 2035 on annonce des cigales en Normandie, du vin de Bordeaux en Bretagne et des coups de soleil sur les plages de Knokke-Le-Zoute. Ces perspectives « nostradamusesques » me semblent bien inquiétantes.

8 juillet 2018

Alpestre

« La plaine incurve les arcades sourcilières, arrondit théoriquement ou aplatit les chairs, unifie et départicularise l'esprit, rend aimable, disert, facile, inventif, mais, dans le même temps que tout cela, rend idiot ; car il faut une philosophie de chacun qui ne soit pas codifiée et, de temps en temps, des soubresauts qui interrompent l'horizontalité d'une vie en masse autorisant à ne douter de rien. Il faut au contraire douter, s’arrêter, insondablement et brusquement se souvenir » ( Charles Albert Cingria, Pendeloques Alpestres).

6 juillet 2018

Motocycliste

Jadis je me déplaçais juché sur une motocyclette noire. Je me lançais sur les chemins bitumés avec la célérité d'un pégase puissamment ailé et tout défilait autour de moi à des vitesses proprement vertigineuses. Tout cela est de l'histoire ancienne ma motocyclette noire s'en est allée dans un saumâtre carambolage et à présent je me déplace sur mes deux jambes, en boitant un pas après l'autre. J'ai perdu en ivresse ce que j'ai gagné en qualité d'observation.

1 juillet 2018

Beyliste

Sur le chemin, qui le mène de Rome à Naples Stendhal remarque qu'à l'alternat il se souvient avec tendresse de cinq femmes. Il croit être vraiment amoureux de la première lui venant à l'esprit (la fameuse Angela Pietragrua) et se surprend même à penser à elle avec rêverie plus de sept ou huit fois par heure, mais un rendez-vous au débotté avec l'une des quatre autres lui ferait tout de même un plaisir tendre. Arrivé à Naples les battements de son cœur revenus dans des rythmes moins frémissants il oublie un peu ses douces amies. On le loge à l’Auberge Royale d'où il voit le Vésuve, mais pas la mer. Il visite Pompéi et Herculanum, mais bâille et s'endort au milieu du théâtre San Carlo. En haut du Vésuve il constate que l'enfer ne bout pas au fond du cratère, mais que la vue est la plus belle du monde.

28 juin 2018

Paresseux

La paresse est une sagesse, une guérison et une distraction. Je ne connais guère de paresseux moroses.

5 juin 2018

Inquiet

Je subsiste sans grandiose souffrance, 
mon petit monde est simplement attaché à l'une de mes chevilles, 
et je ne le sens pas peser, 
je suis seulement un peu inquiet.

4 juin 2018

Impavide

Les minutes fondent en heures, l'herbe pousse, je reste sur mon quant-à-moi, stoïque.

3 juin 2018

Étonnant

« Je suis allé chez Ostende, boutique à la mode, et me suis payé une paire de souliers jaunes qui se sont révélés trop étroits. Je suis revenu dans ce magasin pour échanger ma paire contre une paire se souliers exactement de la même taille et de la même façon, paire en tout point identique, qui s'est révélée aussi étroite que la précédente. Il m'arrive de m'étonner moi-même. » (Witold Gombrowicz, Journal)

19 mai 2018

Pendu

Gérard de Nerval est suspendu par le cou à sa petite grille, ses pieds à deux centimètres du sol, le voilà mort. On se bouscule pour voir le cadavre, son enterrement, l’enterrement de « ce pauvre Gérard », sera un petit événement. On oubliera bien vite sa tombe.

18 mai 2018

Vélocipédiste

« Si je vais aussi vite dans les cols, c'est parce que je veux abréger mon agonie ». (Marco Pantani)

12 mai 2018

Allégé

J'aimerais moi aussi être sur le faîte des arbres, dans ces zones indécises et extra sphériques, loin de toute pesanteur puisque la pesanteur n'est pas naturelle à l'homme que je suis. Comme mon envol est impossible, je le rêve, comme je ne voudrais que voler je ne fais que rêver.

10 mai 2018

Sensible

Tout ce qui compte vraiment en littérature, et ailleurs, c'est surtout et avant tout la sensation, la touche plus que l'analyse, l’inspiré, l’irraisonné, l'ingénu contre les idées ? Peut-être...

2 mai 2018

Actif

L'activiste n'est qu'un badaud du surmoi.

17 avril 2018

Las

J’utilise toutes mes forces au labeur, je n’en ai plus pour écrire. Pourtant, je persiste dans l’idée de vouloir écrire, aveuglément, un peu par bravade inconsciente envers ma fatigue, dans des phrases qui ne s’élèvent plus, des phrases qui perdent tout sens, toute musique, des phrases pour rien. Tiens ouvrant le Journal de Stendhal je tombe sur celle-ci de phrase : « Je n’en puis plus, je suis usé, épuisé jusqu’à la dernière goutte, au moral et au physique, mais il faut que j’emploie cette dernière goutte à décrire ce qui m’a mis dans cet état ». Il n’y a rien de plus en accord avec mon état actuel que cet épanchement las de l’ami Beyle, cette fameuse goutte je l’utilise, aussi et ici, quotidiennement, elle est là pour vous rappeler mes épuisements, que mes épuisements me font, que je ne suis plus qu’épuisement et que sans eux et la goutte qui les authentifient, je serai, sec et muet, comme une carpe en plein air.

10 avril 2018

Climatique

Dois je avouer mon amour immodéré pour les « stations climatiques » ?

6 avril 2018

Moustachu

 « Je suis ce jeune homme en habit que l’on voit, la nuit, boire des boissons américaines dans les bars élégants, entre des créatures aux épaules nues qui ont des chapeaux extravagants. » (Edmond Jaloux)

20 mars 2018

Heureux

Journée mondiale du bonheur et du bien être : « Je n’ai connu des états de bonheur débordant qu’à la suite de troubles nerveux, d’insomnies prolongées, de douleurs sans raison, et d’anxiétés intolérables. Compensation ou conclusion naturelle ? », « Le malheur est qu’un bonheur conscient n’est plus un bonheur et qu’un bonheur qui s’ignore n’en est pas un davantage. » (Cioran, Cahiers). « Si seulement le jour et le bonheur pouvaient ne jamais venir ! Si l’espoir pouvait ne jamais connaître la déception de se voir comblé ! » (Pessoa, Le livre de l’intranquillité)

16 mars 2018

Beyliste

Le journal de Stendhal n’est que le procès-verbal de sa manière d’être.

6 mars 2018

Épatant

« Le temps est beau, la campagne est verte, le soleil est chaud. J'ai une chaise longue épatante » (Raoul Dufy, 1907)

24 février 2018

Divin (et noué)

J'ai vécu l'une de mes plus belles épiphanies méditerranéennes à Antibes, marchant sur ce qui reste des remparts entourant la vieille ville, le ciel bleu saturé, la mer presque turquoise, les voiles blanches des navires de plaisance flottant avec une douce obsolescence dans un air raisonnablement tiède, tout cela me passa par les yeux, le nez, les oreilles, pour mieux redescendre vers ma poitrine où je ressentis un pincement que je dois bien caractériser comme d'essence divine. C'est pourtant à quelques encablures de ces lieux raisonnablement idylliques, qu’un jour de 1955 on retrouva le corps écrasé de Nicolas de Staël. Le peintre s'était défenestré dans un moment d’égarement et l'issue fut fatale, forcément fatale. À l'angle de La Promenade amiral de Grasse et de l'impasse Revely le petit immeuble moderne-désuet qui lui servit de « plongeoir homicide » est toujours là. On a collé une plaque commémorative dessus, les touristes égarés la photographient avec un contentement penaud, ceux qui savent vraiment la regardent avec un nœud dans la gorge.

19 février 2018

Péremptoire

Les grands critiques n'analysent pas, ne décryptent pas, ils choisissent.

15 février 2018

Bleu

Pour Hölderlin il n’y pas de ciel bleu. Il n’y a que de l’éther, un éther flottant dans un espace où plus rien n’est à imaginer. C’est l’âme du monde, la synthèse de l’air et de la lumière. Quand il est question de ciel bleu Kandinsky n’est pas si loin d’Hölderlin que ça : « À mesure qu’il s’éclaircit, ce qui lui convient le moins, le bleu prend un aspect plus indifférent et paraît très lointain et indifférent à l’homme, comme un haut ciel bleu clair. Plus il s’éclaircit, plus il perd de sa résonance, jusqu’à devenir un calme muet, devenir blanc. »

12 février 2018

Sybarite

On comprend aisément pourquoi Paulhan l'aimait beaucoup : Cingria a la prose toute bizarre ! Une sorte de franco-albanais-turc un peu sybarite et assez singulier. Des assemblages comme on en rencontre peu, des phrases secouées dans une grande boite avant d'être jetées sur le papier. Tout cela est bien curieux, le lecteur peut être décontenancé.

23 janvier 2018

Engagé

Dans l'inépuisable série « littérature et engagement » ces quelques lignes du camarade Aragon : « Ce prix porte le nom du plus grand philosophe de tous les temps ; de celui qui éduque les hommes et transforme la nature ; de celui qui a proclamé que l'homme est la plus grande valeur sur terre ; de celui dont le nom est le plus beau, le plus proche, le plus étonnant dans tous les pays pour tous ceux qui luttent pour leur dignité, le nom du camarade Staline. » Sinistre n'est-ce pas ? Les débuts du petit Louis n'avaient pourtant presque rien de sinistre. Le Traité du Style et le Paysan de Paris sont d'un tonneau assez léger, ils ne préoccupent pas de faire le bonheur du peuple et c'est très bien ainsi. Aurelien est un beau témoignage sur l'immédiate après première guerre mondiale (le Gilles de Drieu se voudrait d'un tonneau avoisinant). Les Voyageurs de l'impériale et la Semaine sainte sont presque séduisants, presque sans graisse, presque hypocalorique … Comment Aragon en est-il arrivé là ? Une somme de lourdeurs, croire qu'il y a du bien et du mal un peu partout, et puis vivre, vivre est un problème.

20 janvier 2018

Inhibé

J'ai guéri un peu de ma timidité en laissant affleurer ma bêtise. C'est un bon remède.

12 janvier 2018

Intimidé

« C'est le propre des timides que de rire ou de sourire niaisement au mauvais moment, et de ravaler leur salive pour tout à coup laisser échapper un flot de formulations hasardeuses qui passent pour de l'injure, du mépris, de l'arrogance. La parole nous devrait être interdite, à nous les timides ; elle devrait s'étrangler en nous. Nos vies et la vie des autres en sauraient adoucies. » (Frédéric Pajak, Manifeste incertain)

6 janvier 2018

Herbacé

Je n'éprouve plus rien en dehors des variations de température, je suis une plante, je bascule petit à petit dans l'inanimé.

5 janvier 2018

Attristé

Aharon Appelfeld n'était pas un « écrivain de la Shoah » c'était un Kafka sans tuberculose qui aurait vécu après avoir coudoyé la barbarie. Il est mort hier, il y a de quoi être triste.