29 octobre 2012

Compendieux

Lorsque la fatigue est là, il nous faut être économes de nos mots comme nous devons être économes de nos mouvements. Lassitude et concision font alors bon ménage. Nous avançons compendieusement, notre lenteur n’est qu’une autre vitesse, la nudité ascétique de nos petites phrases n'offre qu'une autre façon de sautiller sur le monde. Tout est pour le mieux.

27 octobre 2012

Madréporique

Cette semaine fut essentiellement saumâtre et saupoudrée de désagréables éclats madréporiques.Sachez-le.

23 octobre 2012

Confraternel

Les héritiers : Roussel, Larbaud. Les employés de bureau : Kafka, Pessoa. Les médecins : Céline, Chauviré. Les diplomates : Claudel, Giraudoux. Les ouvriers : Navel, Poulaille. Le domestique : Walser. Le « manœuvre de chantier » : Thierry Metz.

20 octobre 2012

Fruitier

Avant toute chose, rechercher la simplicité. Faire en sorte que les mots tombent naturellement comme s’ils étaient de beaux fruits mûrs. Ensuite…

16 octobre 2012

Routinier

Levé 6 h 10. Marché 2,5 km. Un chat mort sur la route. Labeur. Sieste. Grand calme. Lu une nouvelle de Saki (adorable et indigne) puis quelques pensées de Joseph Joubert. « Penser ce que l’on ne sent pas, c’est mentir à soi-même. Tout ce qu’on pense il faut le penser avec son être entier, âme et corps ». Bu un thé indien périmé dans un nouveau mug bleu Klein. Rien de plus.

13 octobre 2012

Titubant

Tout titube, tinte et titille. Tout glisse et s’émiette.

11 octobre 2012

Gonalgique

La gonalgie qui m'agace le genou gauche me donne des airs de diable boiteux. Ce n'est pas rien.

8 octobre 2012

Plagiste

« La plage d’Arcachon est trop tiède, trop lointaine, trop élégante, trop casquette de yachting » (Paul Morand, Bains de Mer)

2 octobre 2012

Chinois

« Et quand il eut dépassé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre » (Murnau, Nosferatu)

« Une légende chinoise raconte qu'un ministre des empereurs Han, s'étant égaré un jour dans les montagnes au milieu d'un épais brouillard, se trouva tout à coup en présence d'une stèle ruinée sur laquelle il parvint avec peine à déchiffrer cette inscription : Limite-des-deux-mondes. » (Paul Claudel, Art Poétique)

1 octobre 2012

Dandy

Lord Byron n’était pas le dernier des croquignolets. À Venise il avait pris l'habitude de se jeter tout habillé dans le Grand Canal. On pouvait le voir nager la tête bien haute son cigare toujours à la bouche et tenant dans sa belle main gauche une lanterne allumée qui lui permettait d’éviter les gondoliers trop nombreux.