25 juin 2012

Hatemien

Hatem Ben Arfa et Nietzsche inévitablement ça coule de source. Mais aussi Kant oui singulièrement Kant : La beauté n’est pas dans la chose en elle-même, mais dans son interprétation. Un drible n’est pas beau en lui-même, il est beau quand il parvient à faire se lever une assistance transportée. Nietzsche, Kant et Freud : La beauté survient du moi passe par le monde et revient vers le surmoi. Hatem en est tellement sous conscient qu’il se gâche. Le voilà qui tourne dans un rond fatal où il lui faut être le soubassement de la beauté tout en étant oublieux du prétendu collectif et de son agrégat de surmoi(s) (l’équipe). Ainsi comme tous les petits artistes, Hatem n'est jamais avec les autres, il est aux lisières des autres, seul, en tête-à-tête avec la beauté (et le ballon) qui choit de lui. Les vrais grands artistes, eux, ces salauds parviennent à laisser choir la beauté tout en enveloppant l’univers dans leurs grandes pattes frémissantes. Là est le chemin pour Hatem.Trouver les autres, le monde et l'univers.Trouver un point de contact avec Nietzsche et Kant, oublier Freud et son antithétique Artaud, Hatem…

22 juin 2012

Bousculatoire

« On ne bercera jamais assez les enfants, du temps de leur prime jeunesse. Et même je serais d’avis qu’on usât, pour les calmer, les endormir, d’appareils profondément bousculatoires. Pour moi, qui fus élevé selon des méthodes rationnelles, je ne connus jamais, de par ordre de ma mère, que des lits fixes ; grâce à quoi je suis aujourd’hui particulièrement sujet au mal de mer. »

(André Gide, Voyage au Congo)

18 juin 2012

Dédoré

La Rome d'Hippolyte Taine n’est pas celle de Stendhal, elle est beaucoup plus sale ; une saleté de bric-à-brac, avec des toiles d’araignées, l’odeur du moisi et la vue de toutes ces choses autrefois précieuses maintenant laissées à l’abandon : « dédorées, mutilées, dépareillées ». Elle ressemble à l’atelier crasseux d’un vieux peintre mal peigné qui aurait fait faillite. Tout cela vous donnerait presque des idées funestes.

16 juin 2012

Bohémien

La bohémienne est bien jolie, elle est toute débraillée dans des volants verts, jaunes ou magenta, elle vous fixe de ses yeux brulants, sa démarche est ondulée, la souplesse fragile de ses poignets vous pince le cœur. La bohémienne à quelque chose d’indien, on pourrait la croire encore sur les berges de l’Indus.

10 juin 2012

Léger

Ensaché dans ma toute nouvelle légèreté, je m’élève vers la richesse des hauteurs.

Bachelard était plus souvent ensaché par sa propre légèreté que plombé par la gravité. Jules Renard était soulevé par ses petits ballons. Pour Novalis la pesanteur était une entrave qui empêchait la fuite vers le ciel. Nietzche flottait dans l’air comme un lourd-léger ; la profondeur était au-dessus de lui. Milosz tombait de bas en haut dans l’abîme divin. LF Céline trouvait les hommes bien lourds…

9 juin 2012

Athlétique

Malgré ses mines civilisées, la renaissance était une époque bien périlleuse, on s’y bâtait souvent et même les artistes les plus raffinés avaient pour eux les rudes manières de leur temps. Michel Ange se promenait toujours avec un petit poignard ; il savait donner coups de poing et coups d'épée, c’était un type fort et agile ; une brute athlétique remplie de formes et d’attitudes.

8 juin 2012

Abimé

Nous ne désirons pas comprendre ce qui nous attire vers l’abime, non ce que nous désirons c’est l’énigme, le non-organisé, le non-résolu de l’abime.

6 juin 2012

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5 juin 2012

Diariste

On badine. On se fait branler. On est charmé au point de se sentir sur le bord de l’amour. On contracte les habitudes raisonnables qui assurent le bonheur. Voilà c'est le journal de Stendhal.