27 novembre 2014

Ombreux

La lumière de novembre est si tenue, incertaine et faible que l’on se demande si elle n’existerait pas uniquement dans le but sournois de faire trépigner  une nuit qui attend son heure légale impatiemment. 

26 novembre 2014

Guilleret

D’une humeur inopinément sautillante je ricoche sans faux fuyant, dans de très petits bonds comiques, vers un ailleurs que le commun des mortels pourrait aisément imaginer radieux. 
Cette allégresse ne durera certainement pas, je vais m’en contenter.

25 novembre 2014

Demi-mot

L’usage judicieux de l’euphémisme me semble être l’un des combles de l’élégance ; un petit bouclier gracieux, un signe de civilité, de douceur et d’ironie face à l’indicible qui plus qu’à son tour tente de nous saisir avec ses grandes pattes véritables.

17 novembre 2014

Umouristique

Être à côté, sans exagération ni hyperbole, dans une ironie plaisante et sentimentale, une ironie inachevée tournicotant aimablement autour d’un autrui compère ; c’est ce que j’appelle UMOUR.

16 novembre 2014

Estourbi

Si j’aime tant me bastonner moi-même, c’est parce que cela me permet de pourvoir à mon inlassable besoin d’être estourbis. Je marche alors de guingois, la tête dans les étoiles, je suis presque heureux.

14 novembre 2014

Bougon

L’époque étant ce qu’elle est une troupe d’esprits finauds s’est permis d’inventer au débotté une « journée de la gentillesse ». Ainsi aujourd’hui sur l’habituel et désolant agrégat de vulgarité formé par tout semblant de société flottait un drapeau douceâtre, mielleux et sucré, le drapeau des patelineurs et autres patte-pelus. Quant à moi, je me suis repu de bougonnerie.

9 novembre 2014

Abyssal

Je serais bientôt en bord de ravin, cette excavation longitudinale, ce vide sombre pâle et rond dans lequel j’aurai peu de peine à vouloir choir. En attendant, je suis encore chez Cioran, dans ses Cahiers, presque un autre précipice.

7 novembre 2014

Désoeuvré

Il est des jours où le désœuvrement vous fait faire de drôles de choses. Tenez, pas plus tard qu' aujourd’hui je me suis permis de diviser le nombre de mon année de naissance par le chiffre de mon mois de naissance ! Ce n'est pas rien, le résultat est étonnant, figurez-vous que 1966 divisés par 4 font 491,5 ! D'aucuns avec un tel résultat n'auraient pas fait grand-chose de bien captivant, je me suis quant à moi dirigé vers mon auguste bibliothèque et j'ai lentement recherché le 491e volume en partant du haut. Croyez-moi ou non, mais ce 491e volume s’est avéré être un petit bidule moderniste de George Perec ! De surcroît pas n'importe lequel de ses petits bidules modernistes :  Les Choses  ni plus ni moins ! Un peu étourdi par un hasard tout autant élégant qu'oulipesque, j'ai ouvert le volume page 10 (je suis né le dixième jour d'avril 1966) il y était question d'un petit fauteuil canné, d'un téléphone, d'un agenda de cuir, de choses et d'autres… 

 N.B. Le délicieux Evelyn Waugh est mort le 10 avril 1966.

2 novembre 2014

Décanillant

Tournant sans gaieté autour du morne agrégat du quotidien, la déconfiture me guettant, il faudrait que je me trouve des ailleurs, que je décanille d’un pas léger, la tête en l’air.

1 novembre 2014

Militant

Si je suis militant, c’est dans l'apragmatisme radical.