31 octobre 2010

Touristique

La Roumanie est parfois jolie, par exemple la Bucovine est champêtre, le Banat très mitteleuropéen et les Carpates croquignolettes... J’ajouterai que l’autochtone du beau sexe y a souvent la toison pubienne teinte en rose ou en violet (parfois en vert fluo) ce qui ne gâche en rien le paysage.

29 octobre 2010

Masochiste

Saint Louis se faisait fouetter avec des chaînettes de fer — les épaules surtout - c’était un drôle de zigue.

« On prétend que ce n’est qu’au xe siècle que les moines et les religieuses commencèrent à se fouetter à certains jours de l’année. La coutume de donner le fouet aux pêcheurs pour pénitence s’établit si bien, que le confesseur de saint Louis lui donnait très souvent le fouet. Henri II d’Angleterre fut fouetté par les chanoines de Cantorbéry, Raimond, comte de Toulouse, fut fouetté la corde au cou par un diacre, à la porte de l’Église de Saint-Gilles, devant le légat Milon, comme nous l’avons vu »

(Voltaire, Dictionnaire philosophique)

26 octobre 2010

Ordinaire

Cette nuit qui tombe tôt ne me dit rien de bon… Je me suis coupé le pouce gauche et l’annulaire droit. Le pansement que j’ai posé sur mon pouce gauche ne tient pas, celui que j’ai posé sur mon annulaire droit est trop petit. Tous ces problèmes sont indicibles.

23 octobre 2010

Sensuel

« Le malentendu commence, par l’incompréhension de l’intellectuel-né, à l’égard de la sensation. Le miracle de la sensation c’est l’alliage de l’absolu de la précision, de l’unicité, de tout ce qui rend si bien l’adjectif unmistakable, avec une ouverture soudaine sur l’illimité. Les adversaires de la sensation se trompent à son sujet parce qu’en elle ce n’est jamais l’ouverture, mais la clôture (l’acte de clore) qu’ils voient. (Et je dirais — rejoignant ici un courant de pensée qui m’est familier — qu’il y a des sensations qui ferment au lieu d’ouvrir, mais ce sont les sensations intéressées, celles, à la recherche desquelles nous sommes partis, non point celles qui fondent sur nous.) Quand à la fin d’un de ses poèmes Hofmannsthal nous dit : « Et trois sont un : un homme, une chose, un rêve », il définit merveilleusement l’état propre à l’être de sensation. »

(Charles Du Bos, Journal 1926 - 1929)

19 octobre 2010

Sincère

« Je me rappelle, et je suis parfaitement sincère quand je crois qu´ils ne seront que très, très peux nombreux à comprendre ce que je vais dire maintenant, je me rappelle, dis-je avec une modeste témérité, que chaque fois que je passais un vieux pont de bois, que je me trouvais devant un portail de parc, que mes yeux plongeaient sur quelque plaine, que je contemplais quelque panorama, ou que je tâchais d´évaluer, d´apprécier une ambiance matinale ou vespérale, il ne me venait que des réflexions sérieuses, sur moi et sur l´humanité, sur l´Être et le firmament, mais chose étrange, dès que je me décidais à écrire, des fôlatries se mettaient à voleter tout autour de moi, on eût dit que l´écriture me paraissait comique, en sorte que j´ai peut-être gardé beaucoup de choses par-devers moi. Je confesse d´ailleurs bien volontiers ce détail qui me caractérise, à savoir qu´en écrivant, j´ai tu, pour ainsi dire, pas mal de choses, et cela, sans la moindre préméditation, car comme écrivain, je formulais de préférence ce qui pouvait n´être pas trop ardu, pas trop délicat à dire, le plus facile, tandis que tout ce qui était difficile je le gardais en moi quand je sortais vaquer à ce qui m´a occupé ici, certes fugitivement seulement, selon ce qui semble être mon habitude. »

(Robert Walser, Le Territoire du crayon)

13 octobre 2010

Communiste

Il faut savoir qu’au temps du « communisme municipal » j’ai récité un poème de Jacques Prévert en sous-pull moulant et collant vert. J’étais encore jeune, enfant pour tout dire. La « maison du peuple » était bondée, le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir était terrible. Mes parents étaient très fiers. Il y avait des odeurs de muguet, c’était le 1er mai…

12 octobre 2010

Automobilistique

Je concédai un certain charme à la Mercedes 300SL ou à la Méhari, mais depuis 1976 je ne pense pas avoir croisé une belle voiture. De toutes les façons, je n’ai pas le « permis ».

P.-S. - Pourtant, mon grand-père auvergnat vendait des voitures chez Ford et de l’autre côté mon oncle bourguignon nous faisait faire des tours de MG sur les routes de Saône et Loire entre Tournus et Louhans (le pays des silures).

5 octobre 2010

Immobile

Je n’ai pas bougé, je n’ai rien dit, je ne suis pas sorti, je ne peux pas sortir. Il faut que je reste ici. L’air n’aura jamais cette densité que je peux trouver ici, cette densité adamantine qui me retient ici. Voilà pourquoi je ne suis pas sorti. Il n’y a rien d’autre à faire que de rester ici. Alors, je suis ici.