19 février 2010

Routinier

Il fut un temps où l'absence de routes rendait l’homme de la campagne prisonnier dans son coin de terre. Le paysan vivait ainsi, sans sortir, en n’imaginant pas qu’il puisse transpercer la courbe de son horizon coutumier. D'aucuns diront que cela faisait des hommes meilleurs, des hommes plus robustes et résignés devant un sort monotone. C'est certainement une erreur, car s'il ne peut y avoir de vie sans routine il est toujours nécessaire de briser son propre horizon. Sortir de son territoire, c'est sortir de soi-même. L’homme qui sort de lui-même gagne toujours quelque chose, oh ! il perd bien en onanisme, en possibilité d'inceste rural et en consanguinité corrélative, mais bon !
On en conclura que les routes sont nécessaires et on constatera, amusés, que les « routes virtuelles », elles, nous ramènent curieusement à notre solitude onaniste.

P.-S. Le chemin est autre « solution »....

Aucun commentaire: