Finissant d’arpenter la terrible cosmogonie cowperienne :
« Un lourd silence s’abattit entre eux et recouvrit les plis transparents de la nuit comme un enfant mort étendu sur les genoux de sa mère »
Peut-ont accorder la moindre confiance à un écrivain se fourvoyant ainsi dans le plus plombé-plombant qui soit, un écrivain si sinistre et si dépourvu d’humour ? Paradoxalement après la lecture de Givre et Sang, je répondrais oui car ce qui compte chez Powys ce n’est pas la rigolade mousseuse sur le dos du lichen, mais plutôt le lyrico-cosmique, l’élémentalisme et l’eternelle revanche de l’inanimé.
« Avant la fin du jour, quelque chose changea visiblement dans la texture terne et décolorée du temps. Les flaques des chemins se transformèrent peu à peu en glace pourrie. Une mince couche de givre se figea sur les mares et les fossés des prairies. Des dessins pareils à des hiéroglyphes apparurent dans la boue des sentiers écartés. Au sommet des taupinières fraîches, se croisaient des empreintes qui trahissaient des passages plus impalpables encore que des traces de souris ou d'oiseaux, des traînées d'escargots ou de vers de terre. Les feuilles mortes qui s'étaient mollement amassées à l'entrée des vieux terriers moussus, ou sous les champignons à l'orée des bois, étaient maintenant soudées par un mince filigrane d'une substance blanche et cassante comme un métal qui tinte. Les filaments de brume suspendus aux roseaux jaunes au fond des fossés se durcissaient en frêles glaçons.(...) Un peu partout, se faisaient entendre des frémissements, des resserrements et des craquements légers, tandis que la croûte de la planète s'abandonnait à la contraction immobile du gel. »
NB : il n’y a qu’une seule chose de potentiellement drôle dans Givre et Sang c’est un outil : le râteau qui trucide le héros, on le retrouve inanimé (le râteau) trois pages après son funeste usage et le roman devient comique pendant un quart de phrase.
« Un lourd silence s’abattit entre eux et recouvrit les plis transparents de la nuit comme un enfant mort étendu sur les genoux de sa mère »
Peut-ont accorder la moindre confiance à un écrivain se fourvoyant ainsi dans le plus plombé-plombant qui soit, un écrivain si sinistre et si dépourvu d’humour ? Paradoxalement après la lecture de Givre et Sang, je répondrais oui car ce qui compte chez Powys ce n’est pas la rigolade mousseuse sur le dos du lichen, mais plutôt le lyrico-cosmique, l’élémentalisme et l’eternelle revanche de l’inanimé.
« Avant la fin du jour, quelque chose changea visiblement dans la texture terne et décolorée du temps. Les flaques des chemins se transformèrent peu à peu en glace pourrie. Une mince couche de givre se figea sur les mares et les fossés des prairies. Des dessins pareils à des hiéroglyphes apparurent dans la boue des sentiers écartés. Au sommet des taupinières fraîches, se croisaient des empreintes qui trahissaient des passages plus impalpables encore que des traces de souris ou d'oiseaux, des traînées d'escargots ou de vers de terre. Les feuilles mortes qui s'étaient mollement amassées à l'entrée des vieux terriers moussus, ou sous les champignons à l'orée des bois, étaient maintenant soudées par un mince filigrane d'une substance blanche et cassante comme un métal qui tinte. Les filaments de brume suspendus aux roseaux jaunes au fond des fossés se durcissaient en frêles glaçons.(...) Un peu partout, se faisaient entendre des frémissements, des resserrements et des craquements légers, tandis que la croûte de la planète s'abandonnait à la contraction immobile du gel. »
NB : il n’y a qu’une seule chose de potentiellement drôle dans Givre et Sang c’est un outil : le râteau qui trucide le héros, on le retrouve inanimé (le râteau) trois pages après son funeste usage et le roman devient comique pendant un quart de phrase.
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