« De M. Degas. Des femmes emplissent de leur accroupissement cucurbitant la coque des tubs : l’une, le menton à la poitrine, se râpe la nuque ; l’autre en une torsion qui la fait virante, le bras collé au dos, d’une éponge qui mousse se travaille les régions coccygiennes. Une anguleuse échine se tend ; des avant-bras, dégageant des seins en virgouleuses, plongent verticalement entre des jambes pour mouiller une débarbouilloire dans l’eau d’un tub où des pieds trempent. S’abattent une chevelure sur des épaules, un buste sur des hanches, un ventre sur des cuisses, des membres sur leurs jointures, et cette maritorne, vue du plafond, debout sur son lit, mains plaquées aux fesses, semble une série de cylindres, renflés un peu, qui s’emboîtent. De front, agenouillée, les cuisses disjointes, la tête inclinée sur la flaccidité du torse, une fille s’essuie. Et c’est dans d’obscures chambres d’hôtel meublé, dans d’étroits réduits que ces corps aux riches patines, ces corps talés par les noces, les couches ou les maladies se décortiquent ou s’étirent » (Félix Fénéon, Les Impressionnistes en 1886).
18 janvier 2013
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