Pour Plutarque, Philostrate et quelques rabbins très anciens, le lièvre était mâle et femelle à la fois. Que voulez-vous, cette façon de sautiller les oreilles au vent, cette lubricité amorale, cette « effémination » dégénérée, avait tout pour rendre cette bestiole suspecte des pires inversions qui soient ! Pline, qui était très informé, voyait lui aussi de dangereux léporidés bisexués sautiller un peu partout. Il voyait aussi des équidés trottiner d’une façon un peu trop chaloupée. Tenez même le char de Néron était tiré par quatre grandes juments hermaphrodites, c’est vous dire ! Pour Platon le premier homme lui-même était autogame, une petite cohorte d’érudits soutiendra cette intuition en affirmant qu’Adam offrait toutes les caractéristiques d'un suppositum indivis contenant à la fois le masculin et le féminin. Évidemment, tout cela était un peu inexact. Il faut parfois savoir se méfier des « anciens ».
P.-S. Le lièvre n’est pas plus hermaphrodite que le perroquet il est seulement doté d’une cavité périnéale bien située (le poisson-perroquet est par contre réellement hermaphrodite… et très coloré).
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