20 décembre 2015

Infini

La phase critique de ma crise se déroula dans une espèce de dancing où échoué je commis l’imprudence de me saouler publiquement. Absent, oubliant et m’oubliant, noyé dans une indifférente amnésie plus que par la bonté amniotique du chagrin, je me retrouvais bientôt, sans savoir vraiment comment et pourquoi, sous la clarté lunaire des bois environnants. Là, errant d’arbre en arbre, je parcourus un décor n’appartenant à personne, une spirale de nuit et d’étoiles, de la paix et du silence sur un fond de papier découpé (comme ces papiers que nous découpions vers l’enfance) et bientôt ce sentiment que la vacuité à se sentir vivre atteint l’épaisseur de quelque chose de positif ; cette certitude que la vie, qui n’est rien, conduit paradoxalement vers le tout de l’infini.

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