8 juin 2009

Ethnologue

A Bornéo les jeunes Dayaks qui n’ont pas encore tué se précipitent en ville et, au gré de leur humeur, trucident les quidams environnant. Ayant ainsi gagné la vie éternelle ils se tiennent alors tranquilles. On les retrouve même serviables devant le touriste intrépide et curieux (de chasseur de tête).
Chez les Shans des hauts-plateaux il n’y a rien de bon à être occis par un éléphant qui passe car ce trépas là vous prive du paradis. - Il y a plus de félicité à être dévoré par un tigre car on devient à son tour tigre -. Les femmes Shans mortes en couches connaissent, elles, une éternité pour la moins désobligeante : elles se transforment en lamies et hantent les tombes. On les enterre, pieds retournés, talons en avant.

Dans l’archipel des Mariannes la mort violente conduit en enfer ; la naturelle au paradis.
Dans certaines parties de l’Océanie, le sort des trépassés en joué en famille : pair c’est le bonheur éternel ; impair, le perpétuel anéantissement.
A Tahiti les âmes s’en vont au hasard, sortent des corps, se dirigent vers une plaine… Là, il y a deux pierres. Selon que l’âme touche l’une ou l’autre pierre en premier, c’est soit la vie immortelle, soit la sempiternelle mort.

NB : Les lamies sont des démons ou spectres ayant la tête d'une femme et le corps d'un dragon ou d'un serpent. Ce délicat sobriquet nous vient de la reine de Libye, Lamia, qui fendait le ventre des femmes enceintes pour mieux se nourrir de leurs embryons.

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